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Tchad: Pahimi Padacke Albert dénonce un processus électoral biaisée

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Message du Président national du RNDT- Le Réveil à l’occasion du Référendum Constitutionnel.

Tchadiennes, Tchadiens,
Mes chers compatriotes,
A 48h d’un référendum qui marque un tournant décisif pour l’avenir de notre pays, je m’adresse à vous, aujourd’hui, avec toute la gravité qu’exige la situation. Un pas de plus dans cette direction hasardeuse prise par le Gouvernement, peut précipiter le pays dans l’inconnu.
En effet, le 20 avril 2021, l’histoire tragique de notre pays se rappelait à la mémoire de notre peuple et du monde, par l’annonce de la mort du Maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno, sur le champ de bataille face à une rébellion armée. Paix à son âme !
Le pays fut ainsi plongé dans la stupeur et la consternation, mais il s’est surtout retrouvé face au risque éminent de chaos et d’effondrement de l’Etat.
Alors que le pays n’a jamais connu une dévolution pacifique du pouvoir depuis son indépendance, la mort brutale du Chef de l’Etat sur un champ de bataille fratricide, cas aussi grave qu’inédit, devait être pour tous les Tchadiens une profonde source de méditation sur notre destin commun.
Dans ce contexte dramatique, le référendum du 17 décembre 2023, devrait être le révélateur de la prise de conscience des Tchadiens pour la construction d’un contrat social solide, basé sur un consensus sincère et sans reproche et sur une transparence sans faille, dans le respect des principes qui gouvernent et garantissent le libre choix des citoyens.
Malheureusement, le Gouvernement de Transition, deuxième phase veut, par un cafouillage électoral, ruiner l’espoir du Peuple tchadien de refonder son vivre ensemble dans la justice, l’égalité, la diversité et le respect de tous.
En effet, ce Gouvernement a choisi le passage en force en violant tout ce que les Tchadiens ont convenu lors et à l’issue du Dialogue national souverain (DNIS) au sujet de la forme de notre Etat en particulier et des opérations électorales en général.
En créant la CONOREC, présidée par un membre du Gouvernement, et ses agents locaux que sont les Gouverneurs, Préfets et Sous-préfets, le Gouvernement a violé la Charte de Transition révisée en son article 7, qui exige une structure indépendante et impartiale pour toutes opérations électorales. Le référendum n’est-il pas une opération électorale ?
Pire, après avoir fait des Préfets et Sous-préfets des arbitres du jeu électoral en violation de la “Constitution”, le Gouvernement, doutant de leur docilité, vient de remplacer par Décret du 6 décembre courant, ces arbitres en plein match. Il n’y a plus match quand les règles du jeu et les arbitres peuvent être changées en cours de match. Un scrutin pipé d’avance.
Par ailleurs, en soumettant un seul projet de Constitution au référendum, le Gouvernement a violé la Résolution du DNIS, qui a exigé un « référendum couplé », c’est-à-dire portant sur la forme de l’Etat et de la Constitution ; ce qui devait induire au moins deux projets de Constitution au libre choix du peuple.
Mes chers compatriotes,
Nous sommes là, face à un référendum que je dirais anticonstitutionnel, organisé par une CONOREC elle-même anticonstitutionnelle. Une forfaiture que je n’ose pas qualifier. C’est irresponsable. Et cette irresponsabilité hypothèque gravement la cohésion de notre peuple et la refondation tant espérée de notre Nation.
A ceux qui sont embarqués dans le wagon à destination incertaine de la nouvelle alliance MPS-UNDR-Transformés pour le “oui”, vous aurez certainement votre “oui” programmé par une CONOREC aux ordres, mais vous aurez perdu le cœur des Tchadiens que vous aurez vaincus sans convaincre. Aux Tchadiens eux-mêmes d’en juger.
Les Tchadiens savent que la coalition d’affaire du “Oui’’ est guidée par d’autres intérêts que ceux du Peuple. L’insolente exhibition à laquelle se livre cette coalition, ne vient que confirmer ce que les Tchadiens savent déjà.
La pression sur les chefs traditionnels, gardiens de notre patrimoine coutumier, menacés de perdre leur statut volontairement fragilisé comme au temps colonial, expose et fragilise nos communautés. De même, ce climat de corruption ambiante de nos compatriotes jeunes, souvent écrasés par la misère liée au chômage, est aussi insolant qu’indigne. Une grave compromission de l’avenir du pays.
Ceux et celles qui sont poussés par la colère à voter “NON”, je comprends ce choix du désespoir. Malheureusement, à qui faites-vous confiance pour comptabiliser votre vote ?
Si vous faites confiance à la neutralité du Sous-préfet, du Préfet et du Gouverneur, eh bien allez-y, c’est votre choix. Vous savez bien cependant, que votre NON deviendra OUI au résultat final.
Si vous ne leur faites pas confiance, comme la majorité des Tchadiens, alors, « restez chez vous. Ne sortez pas le 17 décembre 2023 ».
En restant chez vous, vous exigez un vrai référendum sur la forme de l’Etat avec deux projets au libre choix du peuple.
En restant chez vous, vous exigez une CENI indépendante en lieu et place de la CONOREC programmée pour la victoire acquise du “oui”.
Vous comprenez donc, mes chers compatriotes, qu’il ne sert à rien d’aller voter le 17 décembre 2023.
Je vous invite à vous joindre à nous, pour observer une « grève électorale sèche, pour un bureau de Vote Mort, le 17 décembre 2023 ».
Ensemble restons chez nous !
Vive le peuple débout !
Vive le Tchad !
Je vous remercie.