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Tchad : l’ancien ministre Issa Abdelmahmoud lance un appel pour un réel retour à la terre nourricière

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Les Tchadiens doivent nourrir les Tchadiens



La situation d’urgence alimentaire que nous vivons ces derniers jours nous interpelle en tant que Tchadiennes et Tchadiens. Nous ne pouvons pas rester indifférents ou nous rejeter la responsabilité alors que des milliers de nos proches peinent à s’alimenter au point où des enfants meurent presque chaque jour faute de nourritures. Nous ne pouvons pas, non plus, considérer ce phénomène comme tabou, puisqu'il s’agit de la vie de nos compatriotes.

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Les causes de cette crise alimentaire sont nombreuses et nous les connaissons toutes. Mais je me permets de mettre l’accent sur celles que nous pouvons résoudre à l’immédiat pour soulager la souffrance des Tchadiens. Il s'agit de l’exode rural, la mauvaise gestion des projets et programmes de développement agricole et la faible mise en valeur des terres agricoles par les structures de l’État et par tous les Tchadiens dans leur ensemble. De ce constat, je lance un appel suivant pour un réel retour à la terre.

L’exode rural des jeunes vide les campagnes, notamment les régions agricoles du pays au profit des centres villes et des sites d’orpaillage. Nous devons lutter contre ce phénomène qui augmente le taux de criminalité et de chômage, en sensibilisant les jeunes sur les opportunités d’exploitation des terres agricoles en se constituant en coopérative. Les structures de développement agricole de l’Etat doivent accompagner ces initiatives en fournissant des engrais et des semences à prix subventionné jusqu’à 50%.

Dans un deuxième temps, il paraît nécessaire et opportun que l’Etat lance immédiatement un audit complet de tous les programmes et projets de développement agricole financés par le Tchad et ses partenaires. Nous devons comprendre pourquoi ces projets, qui contribuent à endetter l’Etat à coût de milliers de milliards, n’ont pratiquement pas d’impact sur les populations dans leurs zones d’intervention. Après quoi, nous devons travailler avec les populations rurales pour réorienter ces projets en fonction des besoins des exploitants pour augmenter, à court, long ou moyen terme, les productions agricoles.

Nous devons concentrer nos investissements publics et parapublics pour le développement agricole dans les zones à forte potentialités déjà identifiées. Par ailleurs, les polders du lac Tchad, du lac Fitri, des deux logones et du salamat réputés propices pour l'irrigation doivent être aménagés pour une production agricole intensive. Nous devons produire massivement dans un premier temps des céréales destinées à la consommation nationale avant de se lancer dans les productions des produits destinés à l'exportation.

Pour finir, nous suggérons au gouvernement de lancer immédiatement des exploitations agricoles publiques de grandes envergures dans les provinces à fortes potentialités agricoles et mobiliser les ressources humaines, financières et techniques nécessaires pour mettre en valeur des grandes superficies de production. Ces investissements publics expérimentaux auront pour but de rendre disponibles les produits alimentaires de premières nécessités sur les marchés et constituer un stock national.

Ainsi, nous aurons non seulement résolu le problème de cherté de vie, mais aussi mis nos concitoyens à l’abri de l’insécurité alimentaire et des maladies liées à la malnutrition. Le secteur privé prendra le relai pour les productions destinées à l’exportation et à la transformation industrielle. Oui, nous sommes capables de nous nourrir convenablement et nous avons les atouts pour y arriver. Ainsi, les Tchadiens nourriront les Tchadiens sans attendre l'aide étrangère.

IMA