Tchad : l'écrivain Tchadien Nocky Djedanoum exhorte les Tchadiens à l'amour de la patrie
O TCHAD MON BEAU PAYS
Il y'a quelques jours, j'ai publié un texte dénommé "Est-il déjà trop tard"? Je parlais de la guerre civile qui est déjà à nos portes et dans nos maisons après les drames de Sandana et d'Abeche.
En effet, la tension est à son comble. Il suffira d'une étincelle pour que le pays s'embrase. Ayant peur pour mon beau pays, j'en ai appelé au PCMT d'organiser une réunion de crise après son retour de France. Et de se placer au-dessus de la mêlée.
En tant qu'écrivain et intellectuel engagé pour la paix au Tchad et en Afrique, il est de ma responsabilité de tirer la sonnette d'alarme. Pour les plus jeunes qui ne me connaissent pas, je rappelle qu'entre 1998 et 2000, j'avais initié un projet intitulé "RWANDA: ECRIRE PAR DEVOIR DE MÉMOIRE" qui a rassemblé des écrivains africains dans le pays des Mille collines où le genocide a fait 1 million de morts en quatre mois. 8Résultat de notre travail, nous avions publié 10 livres sur le genocide des Tutsis. Une première en Afrique. En 2003 j'ai organisé au Tchad le festival international "Fest'africa sous les étoiles" et le "Nouveau congrès des écrivains d'Afrique et de ses diaspora" qui a regroupé une cinquantaine d'écrivains venus du monde entier pour parler à nouveau de la paix en Afrique et dans le monde. Depuis l'année 2012 où je vis régulièrement au pays, j'ai organisé plusieurs activités en faveur de la paix. Pendant la dernière campagne présidentielle où la violence était rampante, j'ai créé le COLLECTIF DIALOGUE ET PAIX AU TCHAD qui a mobilisé des écrivains, artistes, enseignants chercheurs, sportifs, leaders religieux, membres de la diaspora africaine... Profondément préoccupé par la question de la paix dans mon pays et en Afrique, je ne cesse d'aller dans les écoles pour sensibiliser les enfants que j'aime sans distinction et de tout mon cœur. Mais peut-on bâtir la paix sans justice? NON. Comment peut-on cohabiter entre différentes communautés si l'impunité est reine? Si les inégalités sont criardes ? Le dialogue national inclusif qui s'offre à nous est donc l'occasion rêvée pour se dire les vérités, se pardonner, se réconcilier et construire le pays si nous arrivons à placer l'intérêt commun au-dessus de nos égoïsmes. Je suis bien conscient que nous vivons un moment où la parole ne s'est jamais autant libérée. Les cœurs autant que les cerveaux s'expriment. L'émotion et la raison s'entrecroisent. Du reste, par amour pour notre cher et beau pays ( en réalité nous n'en avons qu'un seul), nous devons nous ressaisir. Oui par AMOUR pour notre cher et beau pays.