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Tchad: Alain Kagonbé plaide en faveur de la restauration de la cour martiale

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A Monsieur le Président du Conseil Militaire. de Transition Monsieur le Président, Dans votre allocution à la nation suite aux multiples cas d'assassinats de nos paisibles concitoyens, vous avez estimé que l'unique cause est la détention illégale d'armes de guerre par les civiles;

 

Que ces armes proviendraient pour l'essentiel des pays voisins qui seraient en situation de guerre civile ; Que la commission mixte de désarmement mise en place courant 2019 aurait permis de récupérer plus de 3 000 armes de guerre à la suite des fouilles effectuées depuis le nord du pays jusqu'à ndjamena; Que mandat aurait été donné à la commission de poursuite le désarmement dans le sud du pays et pour la réussite de la mission, vous invitez tout le monde à faciliter la tâche à la commission en coopérant et en fournissant des renseignements; Vous aviez enfin invité toutes les couches sociales à tenir compte du contexte de la transition pour véhiculer des messages de paix, de vivre ensemble et de la coexistence Pacifique.... Monsieur le Président, J'ose croire que votre sortie s'inscrit dans la logique d'une recherche de solution pour éradiquer les cas de crimes de masse devenu pandémique dans notre pays. Vous avez certainement mesuré le raz le bol du peuple face à cette politique de la terre brûlée où des communautés entières sont massacrées les unes après les autres. Le peuple est en colère. Le peuple est furieux. Le peuple est au bout de la révolte collective. Personne ne se sent en sécurité face à ce rouleau compresseur dont la veille de la fin n'est pas pour demain. Des innocents tombent sous les balles les uns après les autres. Si c'est pas sous les balles des forces de l'ordre, c'est sous les balles des éleveurs civiles mais mieux armés parfois que certaines forces de l'ordre. Je voudrais vous dire ici que le désarmement de la population civile n'est pas une solution. Et vous le savez. La plupart des militaires chargés du désarmement sont parents ou alliés des éleveurs. Certains ont leur bétail avec ces éleveurs. Pourquoi les sédentaires et autres agriculteurs ne détiennent-ils pas des armes? Pourquoi en cas de conflits ce sont toujours les agriculteurs qui sont massacrés ? Pourquoi en dépit des multiples désarmement on constate que les éleveurs sont toujours armés ? Et bien c'est parce que les mêmes armes récupérées sur les uns sont remis aux autres pour prendre soin des bétails. Désarmement, remise. Désarmement, remise.. C'est un cycle vicieux et perpétuel. Monsieur le président, vous estimez que les armes viennent pour l'essentiel des pays voisins en situation de guerre civile. Il nya pas un pays voisin mieux armé que notre pays qui puisse exporter ses armes au Tchad. C'est possible mais c'est très rare. Nos frontières sont très bien sécurisées. Les armes qui circulent et qui servent à massacrer nos populations ne Viennent pas forcément de l'extérieur. Elles viennent du Tchad même. Pourquoi vous pensez au désarmement des civiles seuls mais pas des militaires ? Je parle de ceux qui dorment avec des armes sous leurs toits. Certains domiciles sont mieux garnis en armement que certains commissariats de sécurité publique. Est-ce faux? Pourquoi certains militaires doivent-ils garder les armes dans leurs domiciles ? Les armes doivent être mises dans les casernes. Et vous le savez mieux que moi Moniteur le président. Personne n'a le droit de détenir une arme à domicile, militaire ou civile. Que les armes soient placées dans les casernes à l'exception des forces de l'ordre en missions recommandées. On ne fabrique aucune arme au Tchad. Ce sont les armes de l'État détenues par les militaires à domicile en surnombre qui se retrouvent entre les mains des éleveurs et/ou civils. Demandez à vos frères d'armes d'intégrer les armes aux casernes avant de procéder au désarmement de la population civile. Si vous ne le faites pas, soyez rassuré que le processus de désarmement enclenché ne sera rien d'autre que le rocher de Cysif, qui, sans cesse, glisse au fond de la vallée... D'accord pour un discours patriotique Monsieur le président. Mais ne voyez-vous pas que le beau discours patriotique et nationaliste a finalement du mal à passer dans les oreilles de certains tchadiens ? J'ai une solution Monsieur le Président. Ma solution est simple et efficace. Elle consiste en la restauration de la peine de mort. Que celui qui tue soit exécuté de la même manière après un procès juste et équitable. Les grandes Nations ont exigé et obtenu du Tchad l'abolition de la peine de mort. Mais Monsieur le président, ce qui convient à un pays ne convient pas forcément à un autre. Le civisme nécessaire à l'abolition de la peine de mort n'est pas encore encré dans la conscience collective tchadienne. L'abolition de la peine de mort au Tchad est prématurée. Restaurez la peine de mort le temps de rééduquer nos concitoyens. Restaurez la peine de mort et nous nous chargerons du reste. Nous ferons la campagne de vivre ensemble. Celui qui ne comprendra pas le langage du vivre ensemble, de la tolérance, de la paix, de la coexistence Pacifique, comprendra le langage de la peine de mort. C'est la solution Monsieur le Président. Et si vous ne restaurez pas la peine capitale pour rassurer le peuple tchadien, à entendre les uns et les autres, j'ai bien peur que toutes les communautés, dans leurs corps défendant, ne puissent se lancer dans une course aux armements pour des autodéfenses. Le Tchad deviendra le Texas de l'Afrique. Et au lieu d'avoir la sécurité recherchée à travers les armements des communautés, nous vivrons une situation d'insécurité généralisée. Si nous ne la vivons pas déjà. Monsieur le Président, dans un pays comme le nôtre où l'incivisme est érigé en dogme, c'est l'abolition de la peine de mort qui a encouragé la montée de la criminalité, atteignant aujourd'hui des propositions inquiétantes. Les criminels savent qu'à la faveur de la remise des peines collectives au profit des détenus, leur peine à vie sera communiée au bout d'un certain temps en prison à temps. Puis par le mécanisme des remises de peine, il sera libéré un jour. Les plus puissants ne font même pas un an en prison après leur condamnation à vie. Traquer les criminels et les remettre à la justice n'a jamais permis de mettre termes à la criminalité gratuite. Je parle avec preuves et les acteurs judiciaires savent de quoi je parle. Nous Avocats sommes fatigués de défendre les criminels contre nos principes moraux. La loi nous y oblige. Restaurer la peine de mort Monsieur le président. Nos mamans sont fatiguées de pleurer leur fils assassinés sauvagement et parfois pour rien. Nos frères sont dégoûtés par leur propre pays et personne ne comprend plus rien de ce qui se passe dans ce pays qui est le nôtre !!! La coexistence entre agriculteurs et éleveurs ne date pas d'aujourd'hui. Elle était Pacifique. Le Nordiste et le Sudiste ne coexistent pas depuis aujourd'hui. Leur coexistence était pacifique jusqu'à ce que les politiques ont commencé à les diviser pour mieux régner. On a tout compris depuis. Au temps de Goukouni, lorsque deux hommes se battaient, ils se précipitaient pour jeter leurs couteaux loin avant de se boxer. Un passant fini par s'interposer pour les séparer. C'était à cause de la peine de mort. Il avait peur de tuer parce qu'il savait qu'il allait aussi être tué si d'aventure il tuait son prochain. Notre pays devient invivable, dégoûtant, amer, sinistre, lugubre, mélancolique..... sauvons le. Restaurer la peine de mort, c'est restaurer la sécurité. C'est redonner confiance au peuple. C'est lutter contre les assassinats de masse. Parfaites considérations. Me Alain kagonbé Avocat