Tchad: des risques importants pèsent sur l’exercice du journalisme au Tchad selon RSF
La situation politique et sécuritaire du Tchad reste très instable et fait peser des risques importants sur l’exercice du journalisme, a indique Reporter Sans Frontière dans son rapport annuel. En avril 2021, la mort du président Idriss Déby Itno a donné lieu à une période de transition, prolongée de deux ans en octobre 2022.
Depuis que le Tchad a amorcé son processus démocratique en décembre 1990, le paysage médiatique s’est considérablement élargi et les médias ont acquis une certaine indépendance. La presse du secteur public n’a plus le monopole de l’information. Une dizaine de journaux paraissent régulièrement (L’Observateur, N'Djaména Hebdo, Le Pays…), quatre stations de télévision privées fonctionnent à N'Djaména, la capitale, et une soixantaine de radios exercent sur le territoire national. La radio FM/Liberté, créée par des activistes des droits humains, est la plus écoutée dans la capitale, notamment pour son réseau de correspondants basé dans l’ensemble du pays.
Les médias publics restent contrôlés par le ministère de la Communication, et leurs responsables sont nommés par le gouvernement, qui choisit également la majorité des responsables de l’organe de régulation des médias, ajoute Reporter Sans Frontière. Les organes de presse possèdent une ligne éditoriale qui leur est propre, mais les enquêtes critiquant les caciques du régime, leur entourage ou l’appareil militaire ne sont pas tolérées. Les médias indépendants peuvent être dans le collimateur du régime, comme le site d’information Alwihda Info, suspendu pour huit jours en août 2023. L'accès à l'information officielle demeure également très difficile.