International/Maroc : Discours Royal à l'occasion du 49ème anniversaire de la Marche Verte

A l'occasion de la commémoration du 49^ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte, qui a permit de récupérer pacifiquement le Sahara marocain et d’affermir l’attachement de sa population à la mère-patrie, le Monarque marocain a adressé le 6 novembre 24 un discours à son peuple.

Le Discours Royal est axé essentiellement sur deux axes majeurs :

D’abord, sur les avancées enregistrées et les défis à relever dans le domaine de la défense et de l’intégrité territoriale du Royaume. Le Souverain a affirmé dans son discours que : «  le Maroc s’emploie avec succès à consacrer l’évidence d’une réalité tangible et d’une vérité irrévocable, fondées sur le socle du bon droit, de la légitimité et de l’engagement responsable ». Aussi, et en ce qui concerne ceux qui ne cherchent qu’à nuire au processus onusien et réclament toujours la tenue d’un référendum, en dépit de l’abandon de cette option par les Nations Unies du fait de son inapplicabilité, le Roi Mohammed VI a affirmé que : « A ceux-là, Nous disons tout simplement que nous n’y sommes pas opposés. De fait, ainsi que chacun le sait, le Maroc a été l’artisan d’une initiative internationale tendant à faciliter l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique. Conçue dans un esprit de collaboration, de partenariat et de progrès partagé, cette entreprise se propose d’être bénéfique à l’ensemble des pays de la région ».  

Ensuite, sur la gestion des affaires de la Communauté marocaine résidant à l’étranger (MRE) : un « re-engineering Royal » d’envergure du dispositif institutionnel en direction des MRE. La question des MRE revêt une intention particulière du Roi Mohammed VI qui a avait dressé lors du Discours Royal d’aout 2022 un diagnostic sans concession de la gouvernance actuelle de la question des MRE et avait invité à repenser profondément l’action de l’Etat en direction de cette Communauté.

Le présent Discours Royal a évoqué trois idées directrices pour la réforme de cette "nouvelle architecture institutionnelle":

• Les formes de liens et les expressions d’attachement des MRE à leur pays d’origine sont aujourd’hui aussi multiples que variés.
• En dehors de quelques marginaux, inféodés à des agendas étrangers, la Communauté des marocains du monde sont des ambassadeurs et défenseurs constants de la Cause nationale contre toutes les velléités séparatistes et les tentations d’une opposition égarée, contre les intérêts de la nation; d’où cette association dans le Discours hautement symbolique du 6 novembre, entre la Cause nationale et la question des MRE.
• Compte tenu du volume croissant de leurs transferts d’argent et d’investissement au Maroc, les MRE participent activement au développement de leur pays et aspirent à y contribuer davantage.

Par conséquent, la réforme des instances en charge des MRE ordonnée par Sa Majesté le Roi, repose sur une nouvelle architecture institutionnelle à deux piliers :

• Le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger (CCME) : institution constitutionnelle, à rôle délibératif et consultatif. Il s’agit aujourd’hui de sortir la loi relative au CCME, à renouveler sa composition pour qu’elle soit plus représentative et à en faire un espace de débat et d’échanges, une véritable force de proposition.
• La Fondation Mohammedia des Marocains résidant à l’étranger, nouvelle agence publique qui sera créée, avec la vocation d’être le "bras opérationnel" de la politique publique en direction des MRE. Cette fondation, d’où l’appellation « Mohammadia », qui traduit : la Haute Sollicitude de SM le Roi envers les Marocains du monde ; la nature hautement stratégique de la nouvelle institution des MRE ; l’exigence morale et symbolique qui incombera à cette institution pour être à la hauteur des attentes du Souverain et de la communauté des MRE.

Sa vocation consiste à rassembler les attributions, entre une multitude d’acteurs, et en premier, le département gouvernemental en charge des MRE. Elle aura comme mission de : préparer et d’assurer la coordination et la mise en œuvre de la « Stratégie nationale des MRE » ; Gérer le « Mécanisme national de mobilisation des compétences MRE » dont le Souverain avait demandé la mise en place ; coordonner et animer les actions d’encadrement linguistique, culturel et cultuel et à porter la voix et les attentes des MRE auprès des différentes administrations et institutions nationales.

La Fondation Mohammedia des Marocains aura pour défi de donner une impulsion nouvelle aux instruments d’encadrement de la communauté des MRE, dont certains ont grandement besoin d’être modernisés. A cet égard, la Fondation devrait être la cheville ouvrière d’une offre culturelle moderne et plurielle à destination des différentes générations des MRE. Ainsi que l’a souligné le Souverain, la nouvelle institution sera attendue sur le défi qui reste à relever en matière de simplification des formalités administratives des MRE. Elle devra s’y attaquer avec vigueur, en faisant le pari de la digitalisation du plus grand nombre possible de prestations et de démarches administratives.

Dans le même sillage, Le Souverain a par ailleurs appelé dans le Discours à ouvrir un nouvel horizon aux investissements des MRE au Maroc : « Nous avons également à cœur d’ouvrir de nouvelles perspectives aux membres de la Communauté qui sont désireux d’investir dans leur pays. En effet, il est inconcevable que leur contribution au volume des investissements nationaux privés se limite à 10% ».

Dans l’ensemble, la refondation institutionnelle des affaires des MRE initiée par le Souverain, s’inscrit dans une dynamique de mutation et d’inflexion, à même de rationaliser le champ des intervenants dans le domaine et d’accorder d’amples visibilité en la matière après une expérience faite d’hésitations sur le rattachement du "département" des MRE. Un travail en étroite collaboration avec le réseau diplomatique et consulaire jouera un rôle important pour la concrétisation effective de cette instance.