Tchad: Abdoulaye Fadoul Sabre attire l'attention du président sur la crise au pays
Monsieur le Président et cher petit frère,
Ne montrez pas par mégarde que vous êtes indifférent et insensible à la souffrance de votre peuple.
Ne vous laissez pas enfermer dans une tour d'ivoire par les prédateurs qui vous entourent. Dieu est grand et juste, certes, mais vous serez jugé par Lui sans ménagement car Il vous a confié une responsabilité pour servir et non pour couvrir.
Les Tchadiens n'ont pas un besoin urgent de mosquée, de cathédrale, de Rotary ou de harcèlement comme celui subi par le courageux Ahmat Haroun Larry. Les besoins actuels de votre population sont primaires : manger, boire, s'éclairer, se déplacer, communiquer. Le pays souffre comme il n'a jamais souffert dans son histoire hors période de guerre.
Beaucoup ont peur de vous dire la vérité pour conserver un avantage ou pour attendre une faveur. D'autres, privilégient leurs intérêts égoïstes à leur devoir de vérité au Chef de l'Etat en maquillant grossièrement la réalité. Après 2 ans de pouvoir seulement, ces attitudes hypocrites et mercantiles doivent vous interpeller même si elles semblent vous plaire.
Dans un pays normal, face au calvaire insoutenable en cours, le Chef de l'Etat aurait déjà demis tout le Gouvernement pour sa faillite, à moins que la responsabilité politique ne soit une chimère au Tchad et que le Gouvernement n'est pas là pour servir le peuple.
La crise sociale aiguë qui frappe vos compatriotes attend une réponse pragmatique et politique forte si vous vous souciez de la misère des gens et si vous n'êtes pas déjà hors-sol.
Vous avez peut-être des collaborateurs brillants et beaux parleurs. Mais là, ils ont surtout brillé par une légèreté et une irresponsabilité coupables. Faites-les partir ainsi que tous les responsables défaillants avant qu'ils ne vous emportent. Prenez personnellement le taureau par les cornes et enjoignez aux services de l'Etat de régler sans délai la pagaille actuelle avant qu'elle ne dégénère. Écoutez les cris et pleurs de ceux au nom desquels et au bénéfice desquels l'Etat que vous dirigez est censé exercer le pouvoir.
Je sais d'avance ce que les esprits pauvres qui vous entourent vous raconteront sur ce post : Je ne cherche ni à nuire, ni à revenir mais à dire, avec quelques rares autres citoyens intrépides, ce que ces esprits mesquins ne veulent pas ou ne peuvent pas vous dire. Qu'Allah vous guide pour l'intérêt de notre pays. Courage aux Tchadiens. ASF