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Tchad : Le maraichage, une activité favorite pour Fatimé, mais c'est un abus pour une mineure

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Fatimé orpheline de père et âgée de 12 ans vit avec sa mère à Maïlao dans le département du Chari Baguirmi. La principale activité génératrice de revenus de sa mère pour subvenir aux besoins de la petite famille est la culture maraîchère.

 

Une activité pratiquée par son mari quand il fut admis à la retraite. Avant d’aller à l’école, la jeune Fatimé aide sa maman à arroser les planches de salade, de persille, d'oignon, d'oseilles, de tomates, etc. Chaque matin, avant de rejoindre ses deux frères Moussa et Haroun ainsi que sa maman au jardin, Fatimé prépare rapidement de la bouillie pour le petit déjeuner. Fini, elle prend sa corvée et rejoint immédiatement les autres membres de la famille.
Le jardin se trouve à 50 m du fleuve Chari. Selon le témoignage de sa mère, Fatimé est déjà habituée à faire cette tâche, donc elle ne se peine pas ». Comme les cours commencent à 7h30, à7 h, elle et ses deux frères rentrent pour faire leurs toilettes, prendre le petit déjeuner habituel (la bouillie) et aller à l’école. Initiée par sa mère, Fatimé pratique aussi le petit commerce. Le soir, elle vend des cacahuètes et des tourteaux devant le portail à l’aide d’une lampe-tempête. Elle confie le bénéfice issu de la vente à sa mère. L’économie de ses achats lui permet de se procurer des vêtements et de fournitures scolaires.
Malgré qu’elle perde le clair de son temps à aider sa mère au jardin, elle est toujours parmi les 5 premiers de la classe et aussi cheffe de classe. Son maître Jules B. raconte : « Fatimé est éveillée en classe. Elle n’est pas seulement la meilleure parmi toutes les filles mais la meilleure élève parmi les garçons. Elle a une conduite impeccable ». Dans ses travaux, Fatimé s'est blessée sur la plante du pied droit: « Pendant que je puise de l’eau sur le fleuve Chari pour arroser les planches, je me suis blessée par une grosse épine. Ça me fait mal mais je n’ai pas le choix. Ma maman me masse avec de l’eau chaude et salée. Ça ira inchallah !», confie-t-elle.
De retour des cours, elle et ses deux frères se reposent pour reprendre à 15h l’arrosage pendant que leur maman est au marché pour vendre les produits de leurs récoltes. Issue d’une famille pauvre, cette dernière ne mange qu’une fois par jour et seulement en soirée. « Pendant que nous étions à l’école, maman part au marché pour vendre ce qu’elle a produit. C’est en soirée qu’elle nous prépare à manger >>, confie-t-elle. Un avis partagé par sa maman Achta : « Je suis veuve depuis 5 ans avec trois enfants. Mon mari déflaté de l’armée, et moi faisons le maraichage pour survivre. Depuis qu’il est mort de COVID-19, mes enfants et moi faisons cette activité laborieuse et favorite pour survivre>>, affirme-t-elle.

Alors que d'après la Charte africaine des droits de l'Enfant et la Convention internationale des drit de l'enfant (CIDE), ces genres des travaux affligés aux mineurs sont considérés comme un abus et travaux forcés, donc condamnables.