Tchad : Dr Korom Dagache Acyl dresse le bilan de l'année 2022

Coordonnateur national du Mouvement citoyen Notre Tchad (MCT), Dr Korom Acyl Dagache a fait le bilan de l’année écoulée à travers une interview qu’il a accordée à Tchad Actu.

Quel bilan faites-vous de l’année 2022 ?
Il y a lieu de se rendre à l’évidence que l’année 2022 qui est en train de s’achever a des empruntes aussi bien heureuses que malheureuses dans la vie de la nation tchadienne. Une année aussi difficile, mais le président de transition, le général de corps d’armée, Mahamat Idriss Déby Itno n’a ménagé aucun effort pour maintenir la stabilité, la paix et la prospérité sur l’ensemble du territoire national. Ceci, malgré les conflits éleveurs-agriculteur, les conflits fonciers et communautaires, qui tendent de temps à autre à mettre en mal la cohésion sociale et la cohabitation pacifique. Grâce à la vigilance du gouvernement de transition, la stabilité y est et cette stabilité a permis à chacun de vaguer normalement à ses occupations.
Qu’est ce qui a permis la deuxième transition ?
Vous savez, en 2022, pendant la transition, les hautes autorités ont fait beaucoup d’efforts pour maintenir le pays dans la stabilité. Malgré les vicissitudes qu’il a traversées l’année 2022, le pays a pu organiser dans la sérénité le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS), même si certaines formations politiques et organisations la société civile ont boycotté de bon ou mauvais gré son organisation, qui a abouti à des résolutions concrètes, dont celles immédiatement exécutoires comme clé de voûte pour mener à bon port le Tchad, notre pays pour une paix définitive. La formation du gouvernement d’union nationale, la mise en place du Conseil national de transition (CNT) élargi à toutes les sensibilités, entre autres.
Quel est votre regard post dialogue ?
Ce qui m’a le plus marqué avant et après le DNIS, c’est d’abord l’implication active de toutes les sensibilités, sans perdre de vue les couches vulnérables, à cette messe dont les résolutions sont comme la feuille de route pouvant conduire le Tchad à bon port pour une stabilité définitive. Même s’il y a des contestataires, c’est la règle de la démocratie. Le haut comité de suivi des recommandations du dialogue a été mis sur pied afin de suivre et de s’assurer que ce qui a résulté du dialogue soit rendu exécutoire.
Que pensez-vous de la composition du CNT ?
Il faut reconnaitre que la formation du CNT a pris en compte toutes les couches sociales. Les politico-militaires, les différents partis politique, les organisations de la société civile, les couches vulnérables comme les handicapés, dont les non voyants y sont représentés. Cette formation est le résultat du DNIS. Bref, tout s’est passé conformément à la disposition de la charte révisée. La composition du CNT n’est autre que le reflet d’un Tchad en miniature. Et pour finir, je pense que les autres pays peuvent s’inspirer du model de la transition tchadienne.
Avez-vous de mauvais souvenirs de l’année 2022 ?
Je déplore les inondations qui ont mis en mal des centaines des déshéritées qui vivaient, vivent et continuent à vivre dans de conditions déplorables. Mais grâce à l’intervention du gouvernement de transition avec ses partenaires, le maximum a été fait pour qu’une intervention humanitaire soit déployée pour sauver la vie des sinistrés.
Aussi, je déplore la triste et mémorable journée 20 octobre, pour ne pas dire 20 octobre noir. (Visage crispé avec hésitation). C’est une datte à laquelle un certain nombre de compatriotes ont perdu la vie. Heureusement, une commission d’enquêtes a vu le jour pour mener des investigations afin de situer les responsabilités. Il faut que les Tchadiens cessent et refusent de se laisser berner par des hommes politiques en quête d’intérêts égoïstes. Des leaders politiques ont appelé à la marche, mais ne sont pas sortis, eux-mêmes ce jour-là. Ce sont des pauvres citoyens qui ont en pâti. Je déplore la perte en vies humaines. En revanche, Je salue le gouvernement de transition, qui a pu maîtriser aussi vite que possible la situation pour ramener le calme dans le pays. En 2023, les Tchadiens doivent arriver à vivre en paix et en harmonie afin que notre pays aille sur le chantier de la croissance.