Tchad: les familles de victimes de 20 octobre réclament toujours justice
À l’occasion du deuxième anniversaire des événements tragiques du 20 octobre, le Parti “Les Transformateurs” a rendu hommage aux martyrs de la justice et de l’égalité lors d’une cérémonie à Gassi. Cette journée d'hommage a vu la présence du Président du parti, Dr Succès Masra et des familles qui peinent à contenir leur peine.
Les familles de jeunes réclament toujours la justice Deux ans après la répression meurtrière d'une manifestation contre le pouvoir militaire au Tchad, l'opposition, la société civile, les activistes politique et les journalistes sont encore la cible d'arrestations, intimidations et menaces, à deux mois des élections législatives et communales".
Il y a 3 ans et demi, le 20 avril 2021, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno était proclamé par l'armée Président de transition à la tête d'une junte, après la mort de son père, Idriss Déby Itno, qui dirigeait le pays d'une main de fer depuis 30 ans.
Il promettait de rendre le pouvoir aux civils par des élections "libres" après une transition de 18 mois. Mais, 18 mois plus tard, en octobre 2022, il la prolongeait de deux ans.
Le 20 du même mois, des milliers de Tchadiens descendaient dans la rue pour protester.
Le pouvoir a reconnu la mort d'une cinquantaine de personnes, mais bien plus ont péri selon les ONG et l'opposition, des jeunes hommes tués par les balles de policiers et soldats à N'Djamena. Le pouvoir a assuré dans un communiqué que six membres des forces de sécurité avaient été "sauvagement" tués par des manifestants le 20 octobre 2022, dont trois à N'Djamena ce 19 octobre.
De gigantesques rafles ont aussi visé la jeunesse et des cadres de l'opposition, dont la plupart ont fui en exil, comme le président des Transformateurs, Succès Masra.
Le pouvoir avait reconnu l'arrestation de 621 jeunes, dont 83 mineurs, tous emmenés dans un sinistre bagne à Koro Toro, en plein désert à 600 km de la capitale, où ils ont été jugés un mois et demi plus tard à huis-clos, sans avocats, et condamnés à de la prison ferme pour la plupart.
Disparus
Des ONG tchadiennes et internationales et des experts mandatés par l'ONU avaient évoqué 1.000 à 2.000 arrestations et des dizaines, voire des centaines, de disparus.
Ces arrestations et la "menace" d'interpeller leur leader sont des tentatives de "limiter la dissidence politique" avant le référendum constitutionnel du 17 décembre, avait déploré Human Rights Watch (HRW) qui y perçoit "un moyen de transformer le gouvernement de transition en un gouvernement permanent" en empêchant l'opposition de "se réunir et faire campagne".