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Tchad : M. Jonathan Boguyanan NOUBATESSEM du Bloc fédéral accuse la transition d’être la cause des malheurs survenus au Sud

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M. Jonathan Boguyanan Noubatessem, secrétaire général national de la CDF (Convention pour la Démocratie et le Fédéralisme), parti membre du Bloc Fédéral et par ailleurs ingénieur de l’aviation civile a accordé une interview à Tchad Actu relative aux massacres perpétrés au Sud du pays.

-Quelle lecture faites-vous aux massacres survenus au sud du pays ?

Je profite de votre micro pour présenter mes condoléances aux personnes endeuillées. Ces massacres suscitent en moi un sentiment de désolation par rapport à toutes ces populations ayant perdu leurs proches et leurs biens. Cet événement a affecté les survivants qui leur donne difficilement la possibilité d’entamer la saison agricole à cause de l’insécurité ambiante et de la perte des moyens de production que constituent les bœufs d’attelage.
Ces exactions suscitent de ma part des interrogations par rapport à la réaction du gouvernement publiée dans les deux communiqués relatifs à ces évènements. En effet, le gouvernement, dans sa rhétorique, ne tient compte que des excursions des bandits de la RCA alors qu’il y a au moins trois sources d’insécurité dans la zone.
Il y a d’abord les éleveurs armés qui sèment la désolation depuis des lustres dans ces contrées, sans être inquiétés. A cet effet, les rapports et les témoignages citent nommément des individus et des ferricks impliqués dans les massacres et pillages, sans que le gouvernement ne veuille en tenir compte.
Il y a ensuite les militaires qui commettent des injustices et même des tueries contre les populations, à en croire le rapport des ressortissants des Monts de Lam. Ces actes n’épargnent pas même les hommes de Dieu : le curé de Bébidjia vient d’en faire les frais. Ceci m’amène à dire que le régime a décidé de gouverner contre une partie de sa population, selon des critères régionalistes et tribaux.
Il y a enfin, comme dit le gouvernement, des bandits armés venant de la RCA, qui en réalité ne font que profiter du désordre semé par les deux premiers acteurs cités. Tout cela suscite des interrogations :
Pourquoi le gouvernement, dans ses communiqués, occulte les acteurs internes des massacres de pillage et n’accuse que les bandits venant de l’extérieur ? Comment comprendre que l’armée puisse traverser la frontière pour chasser des bandits et se montre incapable de sécuriser les populations à l’intérieur des frontières? Que font nos agents de renseignement pour que des massacres à répétition soient conçus, planifiés et exécutés de manière récurrente dans la même zone ? Pourquoi l’intensification des exactions coïncide avec la présence de l’armée française dans la zone. Tout cela m’amène à penser qu’il y a un plan machiavélique derrière ces exactions.

A qui la faute ?

a faute revient pleinement au régime de transition qui entretient l’impunité et nomme des responsables civiles et militaires véreux, incompétents et analphabètes qui ne respectent ni la population, ni même nos chefs religieux, autorités morales.

Derrière le régime de la transition, nous voyons l’ombre de la France, dont la présence des soldats dans la zone au moment de l’intensification des massacres interroge.

-Quelle est la contribution et la proposition du Bloc Fédéral pour éviter le pire et ramener le calme dans la zone ?
Le Bloc Fédéral a sorti un communiqué de presse pour donner sa position et il est en concertation avec les autres forces vives pour envisager des actions concertées.
Pour ramener le calme dans la zone, il faut premièrement que l’autorité de l’Etat y soit exercée de manière ferme : il faut premièrement relever les autorités administratives qui n’ont plus la confiance de leurs administrés, cela s’est fait dans d’autres provinces avec des résultats satisfaisants. Il faut ensuite que l’Etat cesse de faire semblant d’ignorer certaines sources d’insécurité : des personnes suspectes nommément citées doivent être arrêtées et déférées devant les juridictions, les ferricks suspects, sources d’insécurité, doivent être démantelées, des enquêtes doivent être faites pour arrêter tous les criminels, les opérations de désarmement doivent se faire sans complaisance.
Lesquels sont armés dont vous faites allusion ?
Nous savons que ce sont les éleveurs qui possèdent les armes et en font usage au vu et au su de tous. Il est ridicule de convoquer des chefs de village et de canton et leur sommer de remettre des armes hypothétiques, c’est une mise en scène qui n’honore pas le gouvernement.
Dites-nous, où se situe le réel problème de cohabitation entre éleveur/agriculteur ?
Le problème réel c’est la sédentarisation des éleveurs dans les zones à vocation agricole. La solution définitive existe : le SNAT (Schéma National d’Aménagement du Territoire) définit clairement les sones d’activités économiques. Il est temps que le gouvernement applique ses dispositions pertinentes en aménageant les zones pastorales pour y faire remonter les éleveurs afin que les paysans jouissent en paix des terres que leur ont légué leurs ancêtres.