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Tchad : Des paramilitaires russes au Tchad?

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La junte militaire au Tchad a accusé mercredi un chef rebelle de vouloir faire appel à des paramilitaires russes pour faire dérailler un processus de réconciliation nationale et renverser le pouvoir.

Timan Erdimi, le chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), dont les colonnes qui fondaient sur N'Djamena en 2019 ont été stoppées grâce aux bombardements d'avions de l'armée française, est accusé d'avoir sollicité dans la Centrafrique voisine, où ils sont tout-puissants, l'aide de paramilitaires de la société privée russe Wagner.

Les autorités s'appuient sur une conversation téléphonique dont un enregistrement a fuité sur les réseaux sociaux, et impliquant selon elles M. Erdimi.

"Nous confirmons que c'est la voix de Timan Erdimi", a déclaré à l'AFP Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication du gouvernement nommé par la junte au pouvoir depuis la mort du président Idriss Déby Itno.

Celui-ci a été tué au front en avril 2021 par des rebelles après avoir dirigé le pays d'une main de fer 30 années durant.

Le lendemain de sa mort, un de ses fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, prenait le pouvoir à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux, avant de se faire proclamer président et de dissoudre Parlement et gouvernement. Il a rapidement reçu un soutien international, notamment de la France, dont les troupes combattent les groupes islamistes armés au Sahel au côté de l'armée tchadienne, considérée comme le pilier régional de la coalition antijihadiste.

L'enregistrement incriminé par N'Djamena n'a pas pu être authentifié par l'AFP. 

Selon M. Koulamallah, cette bande audio serait celle d'une discussion entre M. Erdimi, en exil au Qatar, et un "conseiller du président centrafricain Faustin Archange Touadéra" à qui le chef de l'UFR demandait de réclamer aux "Russes" de venir l'aider au Tchad "à chasser Mahamat (Déby) et la France".

"Erdimi veut la guerre" 


En Centrafrique, l'ONU et la France accusent les "mercenaires" de Wagner - soutien du chef de l'Etat contre les rebelles - d'avoir fait main-basse sur le pays et de se rendre coupables de violations des droits de l'Homme.

M. Erdimi, sollicité par téléphone par l'AFP, a refusé de commenter, assurant d'abord vouloir "consulter" l'état-major de l'UFR.

A Bangui, le gouvernement a assuré que le "conseiller" du président Touadéra cité par N'Djamena avait été limogé de ce poste il y a un an. "Ce Monsieur essaie peut-être de se prévaloir de cette ancienne fonction pour servir ses intérêts", a commenté pour l'AFP Albert Yaloke Mokpeme, porte-parole de la Présidence.

Ces accusations surviennent alors qu'un dialogue national avec l'opposition politique et armée, auquel tous les chefs rebelles ont été invités par Mahamat Déby, y compris M. Erdimi qui est son cousin, a été repoussé de trois mois, au 10 mai.

Promis par la junte ce processus est censé déboucher sur "des élections libres et transparentes".

"Je constate que Timan Erdimi veut la guerre, il cherche à introduire des forces étrangères au Tchad (...), il s'exclut lui-même du dialogue", a estimé M. Koulamallah.

Au Conseil national de transition, le parlement désigné par la junte, des députés ont invoqué les propos prêtés à M. Erdimi pour réclamer mercredi un nouveau report, voire une annulation du pré-dialogue avec les groupes rebelles prévu le 27 février au Qatar. "Des acteurs en dehors du pays s'agitent pour perturber le dialogue", a accusé devant les députés Souleyman Abakar Adam, ministre de la Sécurité publique.

 

TchadActu avec AFP