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Afrique : L'enregistrement universel des naissances en période de COVID-19?

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Les consultations régionales organisées par l'Union africaine et l'UNICEF, en juin et juillet 2021, montrent que des progrès ont été réalisés malgré la COVID-19, mais que des mesures radicales sont nécessaires pour atteindre l'objectif des ODD relatif à l'enregistrement universel des naissances.


 En amont de la Journée africaine de l’Etat civil et des Statistiques vitales (ECSV), le 10 août 2021, la Commission de l'Union africaine (CUA) et l'UNICEF ont organisé des consultations régionales en juin1 et juillet pour faire le point sur les progrès réalisés au cours de l'année écoulée, identifier les enseignements à retenir et appeler à une volonté politique renforcée, alors que la COVID-19 continue de compliquer et ralentir l'enregistrement des nouveau-nés. Les pays ont été invités à prendre des mesures spécifiques pour prévenir et/ou traiter les retards, en renonçant aux frais et en prolongeant le délai d'enregistrement pendant la pandémie.


Plus d'un enfant africain sur deux est toujours privé d'une existence légale.
Des projections inquiétantes montrent que l’on dépassera les 100 millions d’enfants non enregistrés d'ici 2030 si aucune mesure immédiate et radicale n'est prise2. Malgré certaines statistiques montrant que le continent progresse, cette amélioration ne concerne que 52 % des enfants de moins de 5 ans enregistrés en Afrique.


La campagne "Mon nom n’est personne : Pour chaque enfant une identité légale, pour chaque enfant l'accès à la justice", lancée par l'Union africaine et l'UNICEF en juin 2020 est une campagne axée sur les résultats qui vise à transformer les systèmes nationaux d'enregistrement des naissances pour parvenir à l'enregistrement universel des naissances d'ici 2030.

Elle a adopté trois stratégies qui se renforcent mutuellement - l'interopérabilité, la décentralisation et la numérisation, dans le but de débloquer les goulets d'étranglement de l'enregistrement des naissances. La campagne s’appuie sur les pays et les données, et sur la collaboration entre les partenaires.


Interopérabilité


Au cours des consultations, les exemples de la Côte d'Ivoire et du Congo Brazzaville ont mis en évidence les facteurs encourageant la couverture universelle de l'enregistrement des naissances :
1 16 pays sur les 24 de la région Ouest et Centre ont participé à la consultation régionale : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap Vert, Congo Brazzaville, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Equatoriale, Guinée Bissau, Libéria, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad, Togo

2 UNICEF Birth registration Statistical Profile, 2020

-En liant l'enregistrement des naissances aux services de santé et de vaccination, la Côte d'Ivoire a considérablement étendu la couverture des services d'enregistrement des naissances au cours des dernières années. Ils sont actuellement fonctionnels dans 89 % des maternités et 98 % des centres de vaccination.
- Le Congo Brazzaville a l'un des taux d'enregistrement des naissances les plus élevés d’Afrique. Les services d’état civil sont intégrés aux maternités des hôpitaux. Démontrant la solidité de l’engagement politique national en faveur de l'enregistrement universel des naissances, et associées à un investissement continu, des mesures supplémentaires sont prises régulièrement pour identifier les enfants et les adultes sans papiers. Plus récemment, le Gouvernement a réaffirmé cet engagement en introduisant en 2021 un nouveau cadre politique pour réformer et moderniser le système d'enregistrement des faits d'état civil.


Le taux élevé d'accouchement en institution facilite l'enregistrement des nouveau-nés (ex. Cap Vert), mais l'enregistrement des naissances peut également être couplé à des services de santé communautaires, en particulier la vaccination (ex. Guinée Bissau).
Cependant, l'intégration des points d'enregistrement aux centres de santé ne suffit pas. Les bénéficiaires peuvent encore rencontrer des difficultés pour compléter le processus d'enregistrement à la maternité, en raison notamment des heures d'ouverture limitées et du peu de temps passé à l'hôpital. Les mesures visant à relever ces défis comprennent l'assouplissement des procédures, par exemple en permettant aux mères d'enregistrer leur enfant sans la présence du père à la maternité, tandis que la reconnaissance de la paternité peut être ajoutée à un stade ultérieur (ex. Cap Vert).


Gratuité de l'enregistrement des naissances


La gratuité totale de l'enregistrement des naissances est un prérequis pour atteindre la couverture universelle. Cela implique qu'aucun frais ne doit être imposé en cas d'enregistrement tardif. L'efficacité de la suppression des frais d'enregistrement des naissances est démontrée dans des pays comme le Cap Vert et le Congo-Brazzaville. Or, aujourd'hui, l'enregistrement des naissances est gratuit dans seulement 4 des 24 pays de la région.


Le nombre écrasant d'adultes sans papiers représente un défi pour l'enregistrement des nouveau- nés. Il est donc essentiel de permettre aux parents qui n'ont pas été enregistrés d'obtenir leur certificat de naissance sans pénalités.
Comme l'a affirmé le représentant du Gouvernement du Cap Vert, " l'enregistrement des naissances étant obligatoire, le gouvernement reconnaît sa responsabilité de garantir et de permettre son universalité, ce qui commence par la gratuité pour tous les citoyens, quel que soit leur âge. "


En conclusion de la rencontre de la région Ouest et Centre de l’Afrique, Leila Ben Ali, au nom de la Commission de l'Union africaine, a souligné "l'importance cruciale de l'enregistrement universel des naissances et sa pertinence pour le suivi des progrès vers les ODD et l'Agenda 2063, qui ne seront atteints que lorsque les gouvernements garantiront sa gratuité, permettron