Sénégal: les médias décrètent une journée sans presse mardi pour dénoncer la pression des nouvelles autorités
Au Sénégal, la journée du mardi 13 août 2024, sera une journée sans presse. C’est que les patrons de presse réunis au sein du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS) ont annoncé.
Dans un éditorial au vitriol, les patrons de presse réunis au sein du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS) dénoncent les fortes pressions exercées sur le secteur de la presse par les nouveaux tenants du pouvoir politique.
« On aura beau caricaturer, manipuler, falsifier l’histoire, on ne pourra pas dénuer aux médias le rôle capital qu’ils ont joué ces dernières décennies, dans l’affermissement de la démocratie, par l’éveil du citoyen, en lui permettant d’accéder, surtout avec les langues locales, aux outils qui lui ont permis d’affûter sa conscience citoyenne », écrivent les patrons de presse sénégalais.
Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS) évoque une des phases les plus sombres de la presse depuis maintenant trois mois.
« Depuis bientôt trois mois, la presse sénégalaise vit une des phases les plus sombres de son histoire. Une campagne de diabolisation a été actionnée pour présenter les médias, ainsi que ceux qui les animent, comme des citoyens irrespectueux des lois, ne s’acquittant d’aucune de leurs obligations, surtout fiscales. Parallèlement, une campagne est menée pour mettre à mal les éditeurs de presse avec leurs confrères, en créant un fossé entre ceux qu’on appelle «patrons de presse» et leurs collaborateurs. La presse sénégalaise ne saurait accepter cette entreprise de dénigrement orchestrée à dessein pour la décrédibiliser », s’insurgent les patrons de presse sénégalais.
Pour le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS), il s’agit d’une volonté de liquidation d’une partie de la presse privée et de domestication des acteurs des médias.
« Nous sommes aguerris pour avoir expérimenté les méthodes des pouvoirs précédents pour comprendre ce qui se trame. Il s’agit de noircir le décor et procéder ensuite à une sélection artificielle et une liquidation des entreprises de presse privée, en fonction de ses intérêts politiques immédiats. L’objectif visé n’est autre que le contrôle de l’information et la domestication des acteurs des médias. C’est tout simplement la liberté de presse qui est menacée au Sénégal. »