Maroc-Blue Africa Summit : Les participants saluent l’engagement du Roi Mohammed VI
Le « Blue Africa Summit », initié par l’Académie du Royaume du Maroc et la Saison Bleue, s’est déroulé du 16 au 17 novembre 2023 à Tanger, au Maroc. Les participants à la première édition du Blue Africa Summit, ont salué « l’engagement océanique fort » de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette déclaration est en droite ligne de la vision de développement du littoral atlantique évoquée par le Souverain dans son Discours de la Marche Verte du 06 novembre 2023.
Aussi la déclaration de Tanger qui a sanctionné les travaux de ce sommet, organisé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi, pour la première fois sur le continent africain, ils ont recommandé aux Etats de la façade atlantique africaine de « rejoindre l’initiative du Maroc d’une coalition de pays solidaires ».
Le sommet a lancé un appel à l’ensemble des autorités du continent africain à développer des plans ou stratégies de développement durable de leurs littoraux et zones exclusives économiques, à soutenir la création de plans d’espace maritime à l’échelle nationale et internationale pour développer une économie bleue durable et à promouvoir, entre autres, la protection de ces espaces et de leur précieuse biodiversité à hauteur de 30% d’ici 2030.
Les participants ont recommandé aux entrepreneurs maritimes de développer des modèles économiques durables prenant en compte le bien-être des populations côtières. Ils ont invité les Etats à encourager les initiatives, comme celle de la Grande Muraille Bleue ou les corridors maritimes croisant l’expertise scientifique, l’engagement des citoyens et le développement aux fins de la protection de l’Océan, bien commun.
Les pays du continent et les partenaires internationaux, reconnaissant le leadership de l’Union des Comores en sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, sont appelé à rejoindre le Panel Africain de Chefs d’Etat pour le développement d’une économie bleue régénératrice, créé lors du Africa Climate Summit.
L’accent est mis sur la nécessité pour tous les acteurs concernés de mettre en place un mécanisme permanent servant de plate-forme de dialogue et d’incubateur d’initiatives concrètes pour renforcer le partenariat stratégique Afrique-Europe.
Les participants ont formulé le souhait de faire entendre la voix de l’Afrique plus fortement encore dans toutes les enceintes internationales, les prochains rendez-vous océaniques du continent, ainsi que dans les négociations actuelles et à venir sur les sujets concernant la production de plastique, l’interdiction des subventions à la pêche illégale ou à la surpêche et l’exploitation des grands fonds marins.
Le sommet de Tanger invite les Etats africains à ratifier au plus vite les accords dits BBNJ, afin de pouvoir permettre, entre autres, le développement d’aires marines protégées, ainsi que les organisateurs de la prochaine conférence Océan des Nations Unies (UNOC 3), prévue à Nice en juin 2025 sous la coprésidence de la France et du Costa-Rica. Il s’agira aussi de prendre en compte le développement maritime du continent africain et ce, en encourageant pendant l’année 2024 une consultation nationale et internationale avec l’Union Africaine.
Il est demandé à l’Académie du Royaume du Maroc et la Saison Bleue de bien vouloir organiser, en novembre 2024 à Tanger, une seconde édition du Blue Africa Summit". Et ce, afin de mesurer les avancées réalisées et de porter à haut niveau la voix de l’Afrique océanique à la veille de la conférence Océan des Nations Unies, prévue en 2025.
Se référant au fait que l’Afrique approchera deux milliards d’habitants d’ici 2050 et près du double à la fin de ce siècle, dont près de deux tiers vivront à moins de 60 Km d’un littoral, les participants ont souligné que le continent mérite un traitement particulier, avec sa croissance qui dépendra largement des investissements en matière d’économie ou de finance bleue.
Selon eux, le désenclavement des pays du Sahel et de l’Afrique intérieure ne pourra se faire qu’à travers une ambitieuse vision océanique.
Ainsi la reconnaissance de l’océanité africaine passe surtout par le développement d’infrastructures côtières, portuaires, de flottes de pêche et de commerce qui permettront aux Etats et aux populations de disposer du bénéfice de leurs propres ressources commerciales, halieutiques, marines, génétiques et autres.
Le Blue Africa Summit a réunit des représentants de 26 pays sur les 38 Etats côtiers du continent africain, ainsi que leurs voisins des bassins méditerranéen, atlantique et indien, de leaders politiques, de représentants de la communauté scientifique, de la société civile et de la jeunesse africaine et d’acteurs économiques.
Ont également participé à cette rencontre, de hauts représentants des Nations Unies, de l’Union Européenne et autres organisations représentatives des Nations maritimes.