Maroc : le Roi du Maroc dénonce une agression lâche contre des civils en Palestine
Dans un discours, adressé à l'occasion de la tenue du Sommet Extraordinaire arabo-islamique à Riyad et lu par le Chef de gouvernement marocain Aziz Akhannouch, le Roi Mohammed VI a rappelé que l'évènement a lieu dans contexte « marqué par la tension et la poursuite des affrontements armés dans la Bande de Gaza, causant des milliers de morts et de blessés parmi une population civile désarmée, sur fond de chaos et de blocus total, en violation flagrante des Lois internationales et des valeurs humaines ».
« Bien que des voix de la sagesse se soient élevées pour appeler à la désescalade et à l'apaisement, l'artillerie et les missiles israéliens continuent de prendre pour cible les civils désarmés, y compris les enfants, les femmes et les personnes âgées. Ne furent épargnés ni lieux de culte, ni hôpitaux, ni camps, qu'ils soient totalement ou partiellement détruits », poursuit-il.
Le Roi affirme avoir appelé à un sursaut de la conscience humaine pour que cesse le massacre de vies humaines à agir ensemble, chacun dans sa position, afin de concrétiser quatre priorités urgentes :
Premièrement : Induire une désescalade urgente et concrète, mettre fin aux agressions militaires, pour aboutir à un cessez-le-feu durable et vérifiable ;
Deuxièmement : Garantir la protection des civils de sorte à ce qu'ils ne soient plus pris pour cible, conformément au droit international et au droit international humanitaire ;
Troisièmement : Permettre l'acheminement fluide et en quantités suffisantes des aides humanitaires au profit des populations de Gaza ;
Quatrièmement : Projeter une perspective politique pour la question palestinienne de nature à relancer la solution à deux États, tel que convenu par la communauté internationale.
Le Monarque rappelle par ailleurs que « nous sommes face à une crise sans précédent, exacerbée par la persistance d'Israël dans son agression flagrante contre les civils désarmés, et compliquée, de surcroît, par le mutisme de la communauté internationale, sur fond d'indifférence des puissances agissantes à l'égard de la tragédie humaine qu'endure la population de la Bande de Gaza ».
« Il incombe donc à la communauté internationale et à nous tous à œuvrer pour que l'avenir de la région et celui de ses populations et de ses fils ne soit pas hypothéqué par les partisans de la surenchère. L'avenir de la région ne saurait, en effet, tolérer les surenchères creuses, et encore moins les agendas et les calculs étriqués », poursuit-il.
Le Roi Mohammed VI établit en plus quatre postulats sur lesquels il faut s'appuyer :
Pas d'alternative à une paix réelle dans la région garantissant aux Palestiniens leurs droits légitimes dans le cadre de la Solution des Deux Etats pas d'alternative à un État palestinien indépendant avec Al Qods-Est pour capitale pas d'alternative au renforcement de l'Autorité palestinienne, sous le leadership de Mon Frère, le Président Mahmoud Abbas Abou Mazen pas d'alternative à la mise en place de mécanismes pour une sécurité régionale durable, fondée sur le respect du droit international et des référentiels y afférents, tels qu'universellement reconnus.
« Transcender cette crise et éviter qu'elle ne se reproduise ne sauraient être possible qu'à travers la cessation des agressions contre Al-Qods Acharif et des provocations qui heurtent les sentiments de plus d'un milliard de musulmans », relève le monarque.
Il rappelle qu'en tant que président du comité d'Al Qods, il s'est toujours évertué « à attirer l'attention quant à la gravité de ces agissements et provocations israéliens et leurs conséquences funestes sur la sécurité et la stabilité de la région dans son ensemble ». Le travail effectué sur « le terrain à travers l'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif en vue de la sauvegarde de la Ville Sainte et la préservation de son statut historique et juridique ainsi que de ses Lieux sacrés ».
Le Monarque conclut son propos avec ce qui suit : « Comme énoncé dans « l'Appel d'Al-Qods », que Nous avions signé avec Sa Sainteté le Pape François, la sauvegarde de la Ville d'Al Qods Acharif incombe à tout un chacun comme patrimoine commun de l'humanité et un symbole des valeurs du respect mutuel. Il s'égare celui qui pense que la logique du plus fort puisse altérer cette réalité ou travestir cette identité bien ancrée. Il Nous trouvera immanquablement face à lui, en Notre qualité de Président du Comité Al-Qods et ce, en coordination avec notre frère, le Roi Abdallah II, Tuteur des Lieux Saints de l'Islam et du christianisme d'Al-Qods ».