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Tentative de coup d’État au Gabon : des militaires annoncent dissoudre les institutions

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Dans un communiqué diffusé à la télévision, les militaires ont affirmé « mettre fin au régime en place » alors qu’Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, a obtenu un troisième mandat samedi.
Un groupe d'une douzaine de militaires gabonais a annoncé mercredi, dans un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon 24 abritée au sein de la présidence, l'annulation des élections et la dissolution de « toutes les institutions de la République ».
Après avoir constaté « une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos […] nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », a déclaré un de ces militaires, disant s'exprimer au nom d'un « Comité de transition et de restauration des institutions ». « À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés », a-t-il ajouté.
« Toutes les institutions de la République sont dissoutes, le gouvernement, le Sénat, l'Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle. Nous appelons la population au calme et à la sérénité et nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon à l'égard de la communauté internationale », a-t-il poursuivi, annonçant aussi la fermeture des frontières du pays « jusqu'à nouvel ordre ».
Des tirs entendus à Libreville
Parmi ces militaires figuraient des membres de la Garde républicaine (GR), la garde prétorienne de la présidence reconnaissables à leurs bérets verts, ainsi que des soldats de l'armée régulière et des policiers. La déclaration a ensuite également été diffusée sur la télévision publique Gabon 1ère. Pendant cette déclaration, des journalistes de l'AFP ont entendu des tirs d'armes automatiques à Libreville.
L'annonce de ce coup de force est intervenue peu après la publication des résultats officiels de l'élection présidentielle de samedi, qui a vu le président sortant Ali Bongo Odimba, au pouvoir depuis 14 ans, décrocher un troisième mandat avec 64,27 % des suffrages.
Selon ces résultats proclamés par le président du Centre gabonais des élections (CGE), Michel Stéphane Bonda, à l'antenne de la télévision d'État Gabon 1ère, le principal rival de M. Bongo, Albert Ondo Ossa, n'a recueilli que 30,77 % des voix.
Albert Ondo Ossa avait dénoncé des « fraudes orchestrées par le camp Bongo » deux heures avant la clôture du scrutin samedi, et revendiquait alors déjà la victoire. Son camp a exhorté lundi Ali Bongo à « organiser, sans effusion de sang, la passation du pouvoir » sur la base d'un comptage effectué selon lui par ses propres scrutateurs, et sans produire de document à l'appui.
Les résultats officiels ont été égrenés en plein milieu de la nuit, à 03 h 30, sur la télévision d'État sans qu'aucune annonce de l'événement n'ait été faite préalablement. En plein couvre-feu donc, et alors qu'Internet est coupé dans tout le pays, deux mesures décrétées par le gouvernement samedi avant la fermeture des bureaux de vote, afin de parer selon lui à la diffusion « de fausses nouvelles » et à d'éventuelles « violences ».