Nouvelle flambée de violences dans les camps de Tindouf : Escalade incendiaire de la révolte des jeunes
La célébration du 7ème anniversaire de la mort de l’ancien chef séparatiste, Abdelaziz El Marrakchi, est passée inaperçue dans les camps de Tindouf, où la tension continue sur fond de violences. Ce mercredi 31 mai, le camp dit de Smara a été le théâtre de plusieurs incendies qui ont visé des véhicules appartenant aux milices du Polisario, ainsi qu’une pharmacie propriété du fils de la prétendue ministre de l’Intérieur des séparatistes Meriem Saleck Hamada.
Ce mois de mai a été émaillé par des mouvements de protestation et des actes de violence quasi quotidiens, particulièrement depuis l’arrestation, le 4 mai courant, de Mohamed Salem Souid, Sahraoui de nationalité espagnole, qui est porté disparu depuis cette date.
Dans la matinée de ce mardi 30 mai, un groupe de femmes sahraouies, en sit-in pacifique sous une tente dressée non loin du siège central du Polisario à Rabouni, ont été violemment malmenées par des éléments des milices séparatistes. La tente des protestataires a été démantelée et certaines d’entre elles ont été battues et traînées dans la poussière. A cet effet et à cause de ce sit-in 6 autres femmes observant, dans la matinée de ce mercredi 31 mai 2023, ont également été interpellées et conduites à la prison Dheibia, ces interpellations portes le nombre des manifestantes arrêtées à 12 femmes. Le seul crime de ces femmes, dont certaines ont été grièvement blessées, est d’avoir protesté pacifiquement contre l’arrestation, dans la nuit du lundi 29 mai, de plusieurs jeunes interpellés la veille et transférés à la prison de Dheibia, dont certains appartenant à la même famille, et sont tous originaires de la tribu des Rguibat Souaâd.
Ce mercredi 31 mai, c’est au tour d’un autre groupe de jeunes, appartenant au clan tribal des Rguibat Souaâd, de monter au créneau dans le camp dit de Smara, alors que Brahim Ghali célébrait le 7ème anniversaire du décès de son prédécesseur Mohamed Abdelaziz El Marrakchi, en présence de médias et de responsables algériens, plusieurs voitures des milices du Polisario ont été incendiées. De même, une pharmacie, propriété du fils de la prétendue ministre de l’Intérieur des séparatistes, Mariem Salek Hamada, issue d’un autre clan des Rguibat (Oulad Sid Ahmed), a été elle aussi incendiée. Le ciblage de cette pharmacie entièrement saccagée s’explique non seulement par le fait qu’elle a été montée grâce aux détournements des aides médicales internationales, destinées aux populations sahraouies des camps, mais son propriétaire, formé à Cuba, n’est autre qu’un agent notoire des services algériens qui lui confient parfois les sales besognes de liquider, par injections létales et autres produits douteux, certains prisonniers sahraouis dans le bagne de Dheibia, sous prétexte de leur administrer des soins.
La tension risque encore de monter de plusieurs crans dans les camps de Lahmada, où des appels au soulèvement ont été lancés ce mardi sur les réseaux sociaux, exigeant «le recours aux armes, s’il le faut» pour se défendre contre la violente répression des milices de Brahim Ghali.