Burkina Faso : le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba demis par un coup d’état
Le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier, a été démis de ses fonctions par des militaires ce soir, dans une déclaration lue à la télévision nationale. Les putschistes ont également annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes à partir de minuit, ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement.
Interrogé par l'agence de presse américaine Associated Press, un manifestant, François Beogo, membre du Mouvement pour la refondation du Burkina Faso, a expliqué manifester "pour soutenir ce coup d'État, confirmé ou non". "Pour nous, c'est déjà un coup d'État", a-t-il ajouté.
Selon lui, Damiba "a montré ses limites" au cours de ses neuf mois au pouvoir, "les gens attendent un vrai changement". Le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a été arrêté le 10 janvier dernier par la Gendarmerie nationale. Il était alors soupçonné de préparer un coup d'État. "Il était réputé comme un des officiers prometteurs de l’armée burkinabè. Une de ses têtes « bien faites », diplômé d’un baccalauréat français option philosophie et qui, sur son temps libre, aime écrire des romans", expliquait Jeune Afrique à la même époque.Depuis, il avait vu son mandat de dépôt annulé pour les faits d’atteinte à la sûreté de l’État.
Sa demande de liberté provisoire avait néanmoins été refusée par la justice qui lui reprochait un "blanchiment de capitaux". Le lieutenant-colonel Zoungrana s'était alors tourné vers la Cour de cassation, qui doit rendre son verdict le 27 octobre.