Mali: Au Moins 27 militaires maliens tués dans une attaque terroriste
Au moins 27 soldats maliens sont morts et 33 autres ont été blessés, vendredi, dans une attaque jihadiste contre une base militaire à Mondoro, dans le centre du Mali, a déclaré le gouvernement dans un communiqué lu à la télévision nationale.
Une attaque imputée à des jihadistes contre un camp de l'armée malienne a fait de nombreux morts, vendredi 4 mars, à Mondoro, dans le centre du pays, a appris l'AFP de différents interlocuteurs informés de la situation.
Au moins 27 soldats maliens sont morts et 33 autres ont été blessés, dont 21 grièvement, dans l'attaque, a déclaré le gouvernement dans un communiqué lu à la télévision nationale. Sept autres soldats sont portés disparus, a-t-il ajouté.
Selon un élu de la région, les informations sont parcellaires parce que les communications avec Mondoro, dans une zone reculée, sont coupées, a-t-il dit. "L'attaque a fait de nombreuses victimes", a confirmé Moussa Ongoiba, membre d'une association de personnes originaires de Mondoro, établi à Bamako.
Une source militaire française, sous couvert de l'anonymat, affirme que l'attaque menée par plusieurs centaines de jihadistes a eu lieu vers 6 h sur le camp occupé par environ 150 soldats maliens.
"Les Fama (Forces armées maliennes) n'ont pas demandé l'appui de (la force française antijihadiste) Barkhane. Le camp de Mondoro se trouve dans une zone où il a été demandé à Barkhane de ne pas opérer, sans doute en raison de la présence de mercenaires de (la société privée russe) Wagner", a-t-elle ajouté.
En pleine reconfiguration militaire
Le camp de Mondoro, proche de la frontière avec le Burkina Faso, a été à plusieurs reprises la cible d'attaques de jihadistes cherchant à imposer leur emprise face aux représentations de l'État central ou à la présence étrangère.
Une opération contre le camp et celui de Boulkessi, proche, avait fait une cinquantaine de morts parmi les soldats en septembre 2019.
En janvier 2021, "une coordination entre les Fama et Barkhane avait permis de mettre en déroute une centaine d'assaillants qui tentaient de s'emparer du camp de Mondoro", a fait valoir la source militaire française. "Moins d'une heure après l'alerte des Fama, Barkhane avait engagé deux hélicoptères de combat Tigre et deux avions de chasse Mirage 2000".
Le camp se trouve dans l'un des principaux foyers de la violence qui, partie du nord du Mali avec des insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, s'est étendue au centre, au Burkina et au Niger voisins.
Les agissements jihadistes, conjugués aux violences intercommunautaires, aux actes crapuleux mais aussi aux exactions de l'armée, ont fait des milliers de morts, civils et militaires, et des centaines de milliers de déplacés. L'attaque de vendredi survient en pleine reconfiguration militaire. Au cours des derniers mois sont arrivés au Mali de nombreux renforts présentés par les autorités maliennes comme des instructeurs russes, et par les Occidentaux comme des mercenaires de Wagner. La France et ses alliés européens au sein du regroupement de forces spéciales Takuba viennent, eux, d'annoncer leur retrait militaire du Mali.
Sur fond de vives tensions diplomatiques entre la junte au pouvoir depuis 2020 et certains des partenaires du Mali, au premier rang desquels la France, l'armée malienne ne cesse depuis des semaines de proclamer les succès contre les jihadistes depuis le déclenchement d'une opération en décembre.
Avec AFP et Reuters