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Tchad : Le secteur de l’aviation civile au Tchad bientôt mort et enterré

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Avec dix-huit aérodromes opérationnels pendant les années 2000, le Tchad se retrouve aujourd’hui avec seulement trois pistes secondaires qui fonctionnent difficilement aujourd’hui : Abéché, Moundou et Faya.

Les autres aérodromes et les stations météos provinciaux ont mystérieusement disparus faute d’entretien et de réfection. Ces pistes qui permettent de couvrir le territoire national en transport aérien sont devenues des souvenirs lointains alors que l’Etat a pris le soin d’élever le Direction de Navigation Aérienne et des Aérodromes (DNAA) en Ministère des transports et de l’aviation civile avec un budget conséquent.

Chaque année, une ligne budgétaire est affectée à l’entretien, à la réfection et à la modernisation de ces aérodromes qui n’existent pas physiquement. La plupart des aérodromes sont devenus soit des habitations, soit des lieux de commerce. L’aérodrome de Bongor, par exemple, est devenu un marché de bétail et le gestionnaire est à N’Djamena et ne s’occupe que des redevances aéroportuaires. Toutes les stations météorologiques liées aux aérodromes sont fermées par faute de gestion technique et absence de vision pour le développement des aérodromes secondaires.

Le Ministère des transports et de l’aviation civile qui est censé assurer des investissements pour le développement des aérodromes secondaires conformément aux orientations stratégiques de l’Etat, n’arrive pas à initier des projets d’envergure pour réhabiliter ces pistes vitales pour le transport aérien interne. Cette situation est due au fait que la gestion de ce département stratégique n’est pas confiée aux techniciens et aux ingénieurs de l’aviation. Un lobby des politiciens a pris en otage ce ministère au détriment des techniciens.

Ce lobby qui préfère utiliser les fonds de l’Etat dédiés à la réfection et la modernisation des aérodromes à d’autres fins, empêche aussi toute formation des jeunes ou le recyclage des ingénieurs en aviation civile pour des intérêts égoïstes. D’ailleurs, pour tout le Tchad, le pays ne compte que quatre (4) ingénieurs en aviation civile et moins de dix contrôleurs aériens. La plupart des postes dans les organes clés de l’aviation civile est occupée par des ingénieurs en génie civil ou des électriciens qui n’ont aucune notion en aviation.

Cette situation fait que les organes de contrôle de l’aviation civile comme l’ADAC n’arrivent pas à éditer des règles claires pour la navigation aérienne. Il suffit de voir les récentes nominations à la tête de cette institution stratégique pour s’en rendre compte. Des administrateurs et des politiciens sans aucune expérience en aviation civile sont propulsés à la tête d’une autorité de contrôle de l’aviation civile.

Pour une simple panne d’un avion, ces derniers ont tergiversé pendant plus de trois jours sans pouvoir trouver une solution idoine pour les usagers. Alors qu’il suffit de lire et d’appliquer les textes mais le problème est que le Ministère de l’aviation civile et l’ADAC ne sont pas à mesure d’éditer des règles claires pour ces cas de figures. Les dirigeants de ces institutions de contrôle et ceux du ministère ont tourné en rond sous le regard inquiet des tchadiens.

Cette chute libre du secteur de l’aviation civile au Tchad, fait que le pays est classé dernier en Afrique. Le score du Tchad à l’OACI en matière de sécurité aérienne est 45,13% par rapport aux autres pays africains qui ont réussi à remonter leurs faibles scores lors du dernier audit de l’organisation. La Mauritanie, le Togo et la Côte d’Ivoire sont au-dessus de 80% de taux de conformité. Le Mali, le Gabon et le Burkina sont au-dessus des 70%.

Cette condition, comment le Tchad peut exploiter sa position géographique favorable pour se positionner comme une plaque tournante de l’aviation civile. Aujourd’hui les avions de transports commerciaux ne peuvent pas faire escale au Tchad alors que le pays a une position géographique idéale. Ils préfèrent faire escale à Lomé, à Libreville ou à Kinshasa causant ainsi des pertes énormes pour notre pays.

Nous reviendrons avec plus de détails sur les lobbies politiques et familiaux sans qualifications qui ont pris en otage le secteur de l'aviation civile.