Tchad : «Le gouvernement et la Banque mondiale doivent aussi subventionner les tourteaux pour alimenter les bétails comme le cas PPR et PPCB »
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Sabour Sadou, président des groupements de la Fédération des éleveurs de la province du Mayo kebbi Ouest a accordé un entretien à "Tchad Actu" sur la stratégie de sensibilisation menée pendant la campagne de vaccination 2023-2024 conjointe contre la PPR et PPCB au Sud du pays.
Tchad Actu : Nous sommes en campagne contre la peste bovine et les petits ruminants. Dites-nous comment faites-vous pour passer le message auprès de ceux qui refusent le vaccin ?
Notre force, c’est d’être au côté de ces éleveurs à tout moment pour échanger avec eux. Ce contact momentané leur donne la confiance. S’il y’a un message de sensibilisation en provenance de la délégation provinciale de Mayo kebbi Ouest par biais du ministère de tutelle, nous le transmettons auprès des bénéficiaires qui ne sont autres que des éleveurs. Cependant, pour parvenir à transmettre ce message, nous sommes obligés de nous déplacer sur le terrain pour échanger avec eux sur l’importance de la vaccination. Cette approche est notre seule force.
-Certains éleveurs sont réticents. Ils ne veulent pas payer les 100f par tête de bœuf comme caution leur permettant d’avoir accès à la vaccination. Qu’en dites-vous?
Chaque fois, nous préparons d’abord leur esprit relatif à la vaccination. Après avoir bien formaté leur esprit et inculqué la notion de vaccination, les vaccinateurs vont de la préfecture en sous-préfecture, du canton au village et férricks pour sensibiliser les éleveurs afin de mobiliser leurs bêtes pour les faire vacciner. Ayant déjà fait la mise en jour leur cerveau sur la question pécuniaire (100F), ils essaient de calculer les 100F par tête des bœufs et ils mettent à la disposition du service de vaccination avant que la campagne ne commence. C’est de cette manière qu’on fonctionne. Dieu merci, nous n’assistons pas encore pour cette campagne à de résistance ces derniers temps puisqu’à force de perdre leurs bétails, ils ont fini par comprendre et céder. Le choix est clair.
Quelles sont les difficultés rencontrées pendant la sensibilisation ?
Les difficultés sont à deux niveaux :
D’abord, les moyens de déplacement et le problème de réseau téléphonique afin de nous permettre de communiquer les bénéficiaires. Cette perturbation de réseau téléphonique impactent sur la programmation de nos activités de sensibilisation. Nous sommes contraints de nous déplacer avec les engins à 2 roues ou 4 roues pour accomplir notre mission.
Avez-vous un appel à lancer à l’endroit du gouvernement avec ses partenaires ou particulièrement le ministère de l’élevage ?
L’appel que je dois lancer au gouvernement et la Banque mondiale est de continuer à subventionner les PPCB et PPR pour développer le cheptel au Tchad qui constitue la mamelle de l’économie. Car, nous faisons en amont beaucoup de travail de sensibilisation à tel point que les éleveurs commencent à adhérer sans vergogne. C’est qui reste à faire dans, c’est de voir comment accompagner ces éleveurs dans le cadre de l’alimentation. Si l’animal est malade, il est difficile d’assurer ses soins notamment la vaccination. Par conséquent, je demanderais au gouvernement à travers ses partenaires comme la Banque mondiale de subventionner aussi les tourteaux comme le PPR et PPCB pour que ces bétails aient l’accès à une alimentation normale pour une santé animale saine.