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Tchad : « La quantité du mil dans un coin de la maison ne montre pas qu’on est en sécurité alimentaire »

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Le Coordonnateur national du projet Renforcement de la Productivité des Exploitations Agropastorales Familiales et Résilience (RePER), M. Abdoulaye Mahamat Habit a accordé une interview au journal Tchad Actu pour présenter le nouveau Projet de Renforcement de l’Innovation dans l’Entreprenariat agro-pastoral des Jeunes et des femmes du Tchad (RENFORT) afin de lutter contre l’insécurité alimentaire et le chômageau Tchad.

-Pourriez-nous présenter le nouveau projet RENFORT que vous venez de présenter?
Ce projet a été élaboré entre 2020 et 2021, et l’accord de financement a été signé entre le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et le Tchad en février 2022. Il y a eu de retards importants qui se sont accumulés après la signature de ce accord de financement, par ce qu’il y a 20%, au titre de paiement de FIDA, sous forme de prêt et les dispositions prise au niveau de notre pays prévoit que lors que le gouvernement contracte un prêt, il faudrait que la ratification soit faite par le parlement ou l’équivalent. Et à ce moment, c’était le Conseil militaire de transition (CMT).
Donc, la ratification est intervenue vers la fin de l’année dernière (2022). Le projet est entré en vigueur le 09 janvier de cette année (2023) .Ce projet est une innovation dans les interventions du FIDA au Tchad, étant donné qu’il est beaucoup plus orienté vers l’entreprenariat des jeunes et des femmes. C’est un projet ambitieux qui couvrira 09 provinces du Tchad, à savoir le Lac, le Hadjar Lamis, le Chari Baguirmi, le Mayo-Kebbi est, la Tandjilé, le Mandoul, le Moyen Chari et le Salamat. C’est un grand projet. En effet, nous avons anticipé le recrutement du personnel, dès la signature de l’accord de financement. Ce recrutement est effectif en ce moment. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes sont sans emploi. Ce projet compte atteindre 82% de personnes et permettra aux gens qui ont des initiatives de pouvoir en bénéficier, en termes, aussi bien, de financement, d’accompagnement que de formation.

-Quelle est la particularité de ce projet par rapport aux autres qui ont déjà été mis en place ?
Le FIDA est dans son rôle traditionnel d’appui au Tchad. Sauf que cette fois, l’accent est mis sur la production agricole, et la plupart des projets sont centrés sur l’appui à la production agricole, qui est l’axe principal. Il y a eu un projet qui avait été exécuté par le ministère en charge de l’Hydraulique et qui est le projet hydraulique pastorale en zone sahélienne, dénommé PROIBA. C’était une exception, parce que ce n’est pas un projet de FIDA, mais il a bien voulu l’exécuter, malgré qu’il n’a pas eu l’avantage coopérative en coopération avec la coopération suisse qui, à un moment donné, n’a pas voulu accompagner ledit projet. Tous les projets financés par le FIDA sont centrés sur la production agricole, tout en ayant en vue, des activités tels que la nutrition, l’alphabétisation fonctionnelle, l’aménagement des pistes rurales, etc.
C’est un projet qui est axé essentiellement sur l’entreprenariat rural en faveur des jeunes et des femmes à travers l’appui au financement des activités génératrices de revenus (AGR). Par conséquent, il y’aura plusieurs parcours qui seront initiés, dont le parcours Accélération, qui va appuyer ceux qui ont déjà mis en place une entreprise, mais qui ont de difficultés à un certain niveau. Le projet va pouvoir apporter une réponse pour accélère et développer des entreprises des jeunes et des femmes. Il y a un autre parcours dénommé parcours Equivalions où des jeunes seront identifiés sur la base d’un certain nombre de critères élaborés et communiqués.
Cette incubation consistera à former des jeunes dans un centre d’incubation et au bout, ils sortiront avec une idée de création leurs propres entreprises et leur business plan sera mis en œuvre dans l’accompagnement du projet Renfort jusqu’à ce que l’entreprise génère de revenus ou apporte du changement à son initiateur. Il y a aussi un autre parcours qui aide les entreprises à créer des emplois a d’autres personnes. il y a un parcours qui consiste à appuyer les AGR à travers les champs et comptes paysans dans les domaines maraicher et agropastoral. C’est un accompagnement en termes de formation dans le domaine de champs de paysans. En clair, il y a quatre parcours en fonction de possibilités qui seront offertes aux gens qui pourront s’inscrire dans l’un des parcours.
-Quels sont les critères à remplir pour bénéficier de cet appui ?
Le premier critère, c’est d’être un jeune ou une femme qui entreprend. C’est très important, parce que c’est un projet conçu uniquement en faveur des jeunes et des femmes. Le second critère, il faut avoir l’idée d’entreprenariat, par ce que tout le monde ne peut pas être entrepreneur, raison pour laquelle, j’ai dit dans ces différents parcours, que dans un premier temps, il faut être un entrepreneur pour être financé et accompagné par le projet. Pour faire passer le message, on va organiser des ateliers dans les provinces cibles afin d’expliquer les conditions d’accès au financement.
-Jusqu’à quelle proportion, le projet interviendra dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, dans le monde rural ?
Comme je l’avais dit, le projet n’est pas centré sur la production agricole. S’il y a des gens qui pensent que la sécurité alimentaire, c’est d’appuyer la production agricole et dire que tant qu’on aura du mil dans son grenier, on est en sécurité alimentaire, ils se trompent. La quantité du mil dans un coin de la maison ne montre pas qu’on est en sécurité alimentaire. Le plus important, est quand faire soigner un enfant malade, comment réunir les conditions de vie et d’études pour les enfants, etc.
Tous ces paramètres doivent être réunis pour dire qu’on est en sécurité alimentaire. Et, ce projet entend apporter des solutions en termes de l’amélioration des revenus des ménages. Une fois qu’on aura efficacement investi sur les revenus, on aura réglé de facto, tous les problèmes liés à l’insécurité alimentaire, puisqu’il faut d’abord avoir de l’argent, une alimentation équilibrée avant de vouloir aspirer à une vie décente.
Interview réalisée par DP Golbé Augustin Calas