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Tchad : « Ce refus ne s’observe pas seulement au Tchad mais aussi dans d’autres pays comme le Togo » 

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Un phénomène inventé par les commerçants pour rejeter les pièces de 500 FCFA sur les marchés nationaux créent de polémique entre les acheteurs et les vendeurs depuis plus d’une semaine. Le sociologue, consultant Félix Mbété Nangmbatnan a accordé un entretien à Tchad Actu nous en dit plus.

-Dites-nous les raisons qui ont amené les commerçants, les motos et auto taxis, les conducteurs de but à rejeter les anciennes pièces de 500 FCFA ?

Félix Mbété N: Ce refus ne s’observe pas seulement au Tchad mais aussi dans d’autres pays comme le Togo où cela a aussi été abondamment révélé par la presse. Ce phénomène est consécutif à la rareté de la monnaie dans la zone CFA surtout les anciennes pièces de 100f et 500f avaient disparu de la circulation monétaire pendant plus d’une année avant l’émission des nouvelles monnaies.
Une des raisons fondamentales est la méfiance liée au fait que les gens qui avaient économisé ces pièces les sortent enfin de peur de voir leurs anciennes monnaies ne plus être valables en 2023. La seconde raison, c’est la crainte que les nouvelles pièces de monnaies sont soient des fausses monnaies pour gruger les pauvres commerçants qui de toutes les façons ne les utilisent plus beaucoup depuis un bon moment. D’où prudence car, on ne s’amuse pas avec de l’argent surtout si on ne l’a pas volé.
-Pourquoi la BEAC ne peut-elle pas communiquer avec la population pour leur en informer l’usage de cette pièce de 500 FCFA ?
Félix Mbété N : Effectivement, la raison fondamentale est liée à la faiblesse de la communication par les autorités monétaires de la BEAC sur les nouvelles monnaies et surtout les pièces. Il y a eu beaucoup de communication de masse dans les réseaux sociaux, dans les journaux et radios mais le porte à porte ou la face to face pour dissuader les craintes au sujet de l’arrivée de ces nouvelles monnaies. Même dans ces médias, seuls les billets ont bénéficié d’un large soutien médiatique contrairement à la monnaie où moi-même je n’en ai pas entendu ni vu les images de ces monnaies avant leur mise en circulation.
-A qui le tort : les commerçants ou les usagers ?
Félix Mbété N : Au lieu donc de vouloir sanctionner les personnes qui refusent de prendre ces pièces selon le Communiqué de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCDEAO) du 30 novembre 2022, celle-ci et la BEAC doivent se demander s’il n’y a pas eu un échec sur la Communication sur les pièces avant leur mise en circulation.
-Avez-vous une proposition ?
Félix Mbété N : Une étude approfondie des craintes et des attitudes des personnes sur ce refus de prendre les pièces ou certains billets aiderait plus la BCDEAO et la BEAC à corriger ce qui n’a pas bien fonctionné sur leur plan ou stratégie de communication afin de donner pleine confiance à leurs clients et consommateurs des nouvelles pièces.
L’argent fonctionne avec la confiance et non la crainte ou la contrainte de sanction si sévère soit elle. Pour l’instant ces refus sont légitimes au vu de l’environnement socio-économique et politique qui demande plus de prudence.