Mandakao : La CNDH enquête

Mandakao, village situé dans le canton Baïnamar, département de la Dodjé, a accueilli, ce samedi 24 mai 2025, une mission de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). Conduite par son Rapporteur Général Rotta Dingamadji Carlos, l’équipe de la CNDH qui comprend, entre autres, le Président de la Sous-Commission Promotion des Droits de l’Homme et Libertés Fondamentales, le Commissaire Mahamat Moustapha Addy ainsi que le Secrétaire Général de l’institution Mahamat Hassan Bremé est venue faire en toute indépendance, transparence et objectivité la lumière sur le macabre conflit intercommunautaire survenu le 14 mai dernier.

Ce drame affreux qui a fait une quarantaine de morts ne pouvait laisser la CNDH insensible. Conformément à son mandat de promotion et de protection des droits de l’Homme, largement explicité dans la loi N°028/PR/2018 du 22 novembre 2018 qui la régit , la CNDH a fait le déplacement de Mandakao pour compatir avec les familles endeuillées et enquêter sur les graves cas de violations des droits de l’Homme qui y sont rapportés afin d’adresser des recommandations aux autorités compétentes.

Sur la route de Mandekao, le Chef de mission Rotta Dingamadji Carlos et sa suite ont marqué un arrêt à la Préfecture de Baïnamar pour s’entretenir avec le préfet dudit département. Durant deux heures environ, le Préfet de Baïnamar a amplement édifié l’équipe de la CNDH sur le drame dont il a été personnellement témoin. Pour lui, aucun antécédent n’a été signalé entre le village de Mandekao et les ferrick peulh. A Mandakao, les deux communautés vivaient ensemble en symbiose depuis fort longtemps.

Après les explications du Préfet, la délégation a mis le cap sur Mandakao. Sur place, c'est la désolation totale. Dans les deux ferricks que compte le canton, l’on constate çà et là des cases brûlées et des ustensiles éparpillés. Là, n’ayant plus de refuge et ne sachant où aller, femmes, enfants et hommes n’ont pour solution que l’ombre des arbres pour s’abriter. De l’autre côté des ferricks, le village de Mandakao s’est vidé de ses habitants. Ici, l’on ne trouve aucune trace d’être humain. La vie a fait place à un silence angoissant.

Dans sa quête de prôner la paix, la CNDH a respectivement échangé avec l'Association des peulhs, le Chef de canton de Mandakao et le Sous-préfet. Elle a également saisi cette occasion pour présenter ses condoléances aux familles endeuillées et encouragé les deux parties à cultiver la paix, la concorde et l’amour du prochain, en un mot, le vivre ensemble pour une cohabitation pacifique .
Les représentants des familles endeuillées se sont relayés à leur tour, pour exprimer leur gratitude à la CNDH. Ils ont sollicité l'appui de cette autorité indépendante de promotion et de protection des droits de l'Homme pour les aider à se réconcilier, à retrouver le climat de familiarité qui existait entre eux et enfin, à revivre dans la paix et la quiétude.