Tchad:Parlons de nutrition : vers une capacité technique renforcée et un comportement communautaire amélioré pour un avenir meilleur au Tchad.
Pour appuyer les efforts du Gouvernement dans le renforcement des capacités techniques des secteurs spécifiques et sensibles à la nutrition, l’Union Européenne (UE) et les agences des Nations Unies (membres de l’initiative REACH) ont lancé aujourd’hui le 22 février à N’Djamena le projet de « Formation pour la nutrition », FORMANUT.
La malnutrition est une urgence silencieuse au Tchad. Dans neuf des vingt-trois provinces du pays, la prévalence de la malnutrition aigüe modérée dépasse le seuil critique de 15 pour cent fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Quant à la prévalence de la malnutrition aigüe sévère, elle a atteint le seuil d'urgence de 2 pour cent dans 13 provinces. La situation du retard de croissance est tout aussi préoccupante avec une moyenne nationale se situant à 32 pour cent. Ceci a un impact négatif sur le développement et l’économie du pays : le coût de la faim au Tchad est évalué à 9,5 pour cent du produit intérieur brut.
« Le défi nutritionnel est immense et les conséquences en termes de développement économique mais surtout humaine risquent d’être dramatiques. Avec ce programme l’Union Européenne veut confirmer et renforcer son appui au Gouvernement tchadien et intervenir de façon innovante sur le renforcement de capacités techniques et des connaissances en matière de nutrition et d’alimentation », a dit l’Ambassadeur de l’Union Européenne (UE) au Tchad, S.E. Koenraad Cornelis. « Investir sur le secteur de l’éducation, signifie investir sur les individus, sur leur savoir, savoir-faire et savoir-être. Il signifie renforcer leur rôle dans la société et leur permettre de faire de choix éclairés. Investir dans l’éducation signifie investir dans le futur », il a ajouté.
A travers FORMANUT, le Gouvernement du Tchad et ses partenaires favoriseront divers programmes de formation (diplômante, professionnelle, éducation de base) et des campagnes de sensibilisation nutritionnelle à grande échelle auprès des communautés.
La malnutrition se nourrit dans la pauvreté et les inégalités. Les personnes souffrant de malnutrition ont moins accès à une eau salubre, à des services d’assainissement et à des soins de santé. C’est pour cela que le projet formera également des professionnelles des secteurs spécifique à la nutrition tels que la santé, mais aussi des secteurs sensibles comme l’agriculture, l’élevage, l’hydraulique, l’environnement et l’action sociale.
« FORMANUT constitue une contribution substantielle dans la préparation de ressources humaines qualifiées pour conduire les initiatives de nutrition et de sécurité alimentaire tout en accentuant les efforts visant à porter à l’échelle l’éducation nutritionnelle et la stratégie de communication pour le changement de comportement », a indiqué M. Eric Perdison, Représentant a.i. du PAM au Tchad. « Au-delà des activités de prévention et de traitement, la lutte contre la malnutrition et la sécurité alimentaire doit mettre en priorité la prise en charge des causes profondes », a-t-il ajouté.
Le Tchad a fait d’importants progrès en vue d’améliorer le cadre institutionnel de la nutrition. Le pays dispose d’une politique de nutrition et d’un plan stratégique multisectorielle. Par ailleurs, le Tchad a souscrit aux initiatives mondiales pour la nutrition et s’est engagé à atteindre les objectifs en matière de nutrition à l’horizon 2025 qui ont été définis par l’Assemblée Mondiale de la Santé. Le projet FORMANUT permettra au Gouvernement et ses partenaires d’accélérer et d’intensifier les actions visant à renforcer les capacités techniques et l’adoption de pratiques en faveur de la nutrition, afin de parvenir à un Tchad libéré de la faim et de toutes les formes de malnutrition d’ici 2030.
Le travail de l’UE et du PAM au Tchad est effectué en étroite collaboration avec le Gouvernement, les agences des Nations Unies et des organisations nationales et internationales. Le projet FORMANUT a été lancé lors d’une cérémonie tenue à l’Amphithéâtre de la Faculté de Sciences de la Santé Humaine de l’Université de N’Djamena, en présence du Ministre de la Santé Publique et de la Solidarité Nationale.