Tchad : Les écoles indésirables à Massenya
Créée en 2018, l’école communautaire bilingue de Massenya « Mbang Hadji Woli » dans la province de Chari Baguirmi, manque non seulement d’infrastructures, mais aussi d’enseignants et de fournitures scolaires pour la formation des élèves.
Difficile de comprendre qu’en 2023, les écoles implantées dans la ville historique de Massenya qui bénéficie de 5% sur les revenus pétroliers de Koudalwa, ne sont pas dotées de salles de classes équipées. Le cas de l’école communautaire bilingue « Mbang Hadji Woli » en dit long. Construite en secco, elle accueille 200 élèves dont 120 filles et 80 garçons qui apprennent la langue de Molière et celle de Sîbawayh, un grammairien de la langue arabe.
Malgré les efforts fournis par la communauté baguirmienne de Massenya pour l’éducation des enfants, beaucoup de parents continuent de trainer leurs enfants dans les champs comme en témoigne Djidda Moussa, professeur certifié à l’Ecole normale d’instituteurs bilingue de Massenya (ENIB). Originaire de la localité, Djida fait le bénévolat à l’école Mbang Hadji Woli pour la formation des élèves : « Malgré la sensibilisation pour mobiliser les parents à envoyer leurs enfants à l’école, beaucoup préfèrent garder leurs enfants pour les travaux champêtres », explique-t-il.
Le directeur de l’école, Haroun Djibrine, assis sur un tabouret sous un neem en train de chiquer son tabac, confirme : « Rares sont les parents qui envoient leurs enfants à l’école dès la rentrée des classes. C’est quand les travaux champêtres finissent, c’est-à-dire en janvier, qu’ils inscrivent les enfants ». Vu la pauvreté qui affecte la population de la région, il leur est difficile de payer les frais d’inscription fixé à 500 F CFA, ajoute le directeur, Haroun Djibrine.
Pas de fournitures scolaires et de ressources financières, manque d’enseignants francophones et arabophones, il est pénible de joindre les deux bouts pour assurer la formation des enfants, non seulement à l’école « Mbang Hadji Woli », mais aussi selon le constat fait, dans toutes les écoles dans les quatre départements de la région du Chari Baguirmi notamment Massenya, Mandedelia, Dourbali, koundoul. L’école bénéficie spontanément et momentanément de la Mairie et l’Inspection pédagogique de l’enseignement primaire (IPEP), des craies et des livres. Pourtant, l’école « Mbang Hadji Woli » porte le nom de sa Majesté, le sultan de Chari Barguimi, qui occupe les responsabilités suivantes : Conseiller national de Transition, Conseiller chargé de mission à la présidence de la République, président du Comité de gestion de 5% des revenus pétroliers de Koudalwa et en fin, Sultan du Chari Baguirmi. Mais…