Tchad : Le jardin d’enfants communautaire de Donia appuyé par l’'UNICEF
Le système éducatif bat de l’aile dans la zone pétrolière du Sud du Tchad. Par manque d’infrastructures et de personnel enseignant qualifié, les communautés se tournent vers les partenaires au développement pour les aider à construire l’avenir de leurs progénitures. C’est le cas de la sous-préfecture de Donia, dans la province du Logone Oriental, qui a lancé l’année dernière, avec l’appui de l’UNICEF, le programme préscolaire.
Donia est une sous-préfecture située dans le département de la Nya-Pendé avec une population estimée à plus de 26 mille habitants. Le pétrole y jaillit depuis 2003, mais la localité manque de structures d’encadrement des enfants et la communauté elle-même a créé un jardin d’enfant pour lutter contre la déperdition scolaire avec des moyens dérisoires. Une soixantaine d’enfants âgés de 3 et 5 ans sont assis sur des nattes et regardent le tableau noir cloué à un tronc d’arbre dont l’ombre sert de salle de classe mixte. Dans un environnement peu enviable, 4 monitrices formées par l’Unicef, tentent d’assurer leur éducation comme en témoigne Tari Makoum, monitrice principale.
« Les enfants quand ils pleurent, on les console par des mots doux. Le matin, quand les parents les amènent, on les met en train, c’est notre jargon qui veut « se mettre en rang ». Nous leur apprenons des poésies et des chansons pour les calmer. Il y a trois sections. 70 en grande section, petite et moyenne section ils sont 74. Ils seront scindés dans les jours à venir » , rapporte-t-elle
Expliquant les raisons qui ont motivé la communauté à créer ce centre préscolaire dans la localité, le président du comité de gestion de cet établissement communautaire, Taroum Khamis a indiqué que Donia, c’est un canton et en même temps une sous-préfecture la plus peuplée de la zone. Située sur le site pétrolier et avec l’installation de plusieurs sous-traitants précise M. Khamis, plusieurs employés viennent avec leurs familles et, dans cette localité, les infrastructures scolaires posent véritablement problème.
Avec preuve à l’appui, le président du comité de gestion déplore le nombre pléthorique des élèves au cours préparatoire dans les établissements publics qui dans une seule classe sont plus de 200 élèves, pour quel encadrement ? Et donc dit-il ce centre de formation est une réponse à cette situation pour la décongestion les salles de classes pour une bonne éducation des enfants.
Il évoque les difficultés rencontrées depuis la création de ce cadre de formation. Manque d’eau potable pour les enfants et des moyens pour permettre aux parents d’inscrire progénitures à l’école.
« Nous avons fixé la scolarité à 11000 Fcfa par élève. Mais ici, comme, c’est le village, ce n’est pas facile. Sur cet argent, on fait leur kit sanitaire, on achète les papiers hygiéniques, les tableaux, les bancs. Nous achetons les matériels didactiques pour les monitrices » a-t-il déclaré