Tchad : La Maison de la culture Baba Moustapha est à l'agonie
Créée pendant les années des indépendances en 1960 comme «Etablissement scolaire» et transformée en 1987 comme « Maison de la fête » puis baptisée en 2005 en « Maison de la Culture Baba Mostapha», elle accueille les manifestations culturelles (Danses, concerts, théâtres, animations culturelles et autres). Elle était par le passé une structure de renom à N’Djaména mais, elle est aujourd’hui en train de mourir à petit feu.
« Cette Maison, en son temps était la seule structure à N'Djaména où les artistes venaient répéter, jouer, produire. Bref. Il était un lieu de rencontres, d'échanges et de brassage. Hélas, elle est devenu aujourd’hui un cadre pour les soirées dansantes à caractère mondain et non culturel. Les festivités de réjouissantes telles que le mariage et les paris-ventes y sont régulières. << Il faudrait que le ministère en charge de la culture lui donne la vitalité pour attirer le monde culturel à venir s’en servir», explique un producteur.
Pour le rasta-man Guevara Radjil Fall, le ministère de la culture nomme des administrateurs à la tête de la Maison de la culture qui ne sont pas du domaine. On nomme les gens là-bas par clientélisme, copinage, népotisme, gabegie. Comme, ils ne sont pas du domaine, ils ne peuvent la ressusciter. Quand par exemple, le promoteur culturel, Manassé Guinambaye N’Doua, actuel directeur de la Bibliothèque nationale, était nommé directeur de BABA Moustapha, il lui a redonné de l’ambiance, de la vie. Où elle accueillait les conférences et point de presse ; les cafés, diner et déjeuner de presse ; les conférences débats, les ateliers de formation de diverses corporations. En cette période, elle faisait même la concurrence avec le CCF (actuel Institut français du Tchad), lance-t-il.
Pourtant cette Maison de culture Baba Moustapha est parmi les trois Maisons de la Culture du Tchad qui ont reçu un financement de l’Union européenne (UE) pour la réfection des bâtiments en 2008. « Malheureusement, celle de N’Djaména n’a pas jusqu’aujourd’hui été réceptionnée. Car, le bailleur a constaté la mauvaise gestion de ce fonds alloués », informe un ingénieur culturel Titi. Malgré l’investissement de l’UE, elle est aujourd’hui à l’agonie. Elle a perdu sa valeur culturelle. Les salles de formation et de spectacles, le cybercafé, la bibliothèque, le restaurant ne vivent que nom aujourd'hui.